Catégorie «Individus» Monique Lefebvre Pendant 38 ans, Monique Lefebvre a dirigé le regroupement AlterGo, qui soutient l'intégration sociale des personnes handicapées par l'abolition des obstacles aux loisirs. Par la création du Défi sportif AlterGo, elle a également contribué à faire changer les perceptions du public sur les capacités des personnes handicapées. Les efforts considérables de mobilisation qu'elle a déployés pour promouvoir des activités sportives et culturelles accessibles ont engendré de réels changements positifs dans la vie de nombreuses personnes handicapées, tant au plan national qu'international. Monique Lefebvre, c'est une personne qui est fonceuse, avant-gardiste, téméraire, aime «challenger», aime faire les choses différemment, mais c'est quelqu'un qui est propartenariat. Elle n'est jamais toute seule, elle est tout le temps en partenariat, jamais à deux. Il faut tout le temps être trois à quatre. Je suis née de parents handicapés, qui m'ont beaucoup influencée dans ma carrière, parce qu'ils étaient eux-mêmes très impliqués dans le domaine du sport, du loisir. Ça me fait plaisir d'avoir l'occasion de vous parler de comment est né le Défi sportif. Depuis 34 ans, qu'il existe! Chacun était assez isolé à son époque. Il y avait moins d'organisations qui regroupaient des gens de tous les types de déficiences, alors je voyais, en particularité, plusieurs organismes qui faisaient du sport, qui faisaient leurs finales, qui étaient isolés. Je me suis dit «Si on met toutes ces personnes-là ensemble, ça va être un certain grand nombre et on va peut-être pouvoir attirer l'attention des gens!» Je m'étais dit « Si on utilise un regroupement sportif, une compétition sportive pour démontrer aux gens que les personnes qui ont des limitations ont du potentiel et des capacités, on va pouvoir faire quelque chose de significatif.» C'était de beaux moments de fondation du défi, qui a bien grandi, qui aujourd'hui reçoit 8000 athlètes qui viennent d'une vingtaine de pays et 1200 bénévoles qui donnent leur temps. Pour moi, tout au long de ma carrière, ce qui a été important, c'était de communiquer une image positive des personnes handicapées, que les gens voient la personne avant la limitation. Ma plus grande satisfaction, c'est d'avoir eu l'audace d'aller à la rencontre des élus. Une autre grande satisfaction, qui est plus d'ordre individuel, c'est d'avoir créé de la fierté chez les parents. Les jeunes handicapés n'ont pas beaucoup accès au sport. Quand on fait le Défi sportif, on voit ces enfants-là s'exprimer, démontrer leur talent, mais le plus beau, ce sont les parents qui les regardent, parce que souvent, l'enfant handicapé, c'est l'enfant qui demande plus, qui exige, dans la famille. C'est rare qu'il est le roi de la fête, puis quand ils viennent au Défi sportif, les parents sont contents qu'ils puissent faire comme leurs frères, comme leurs soeurs et ils sont ravis de les voir se dépasser. Ils pensaient souvent que ça n'arriverait jamais. Pour moi, Monique, c'est une personne qui a vraiment permis aux gens de leur démontrer comment les personnes avec des limitations fonctionnelles ont des capacités et peuvent aller plus loin dans leurs objectifs personnels. Je suis content de pouvoir parler de Monique aujourd'hui, parce que c'est rare que vous avez la chance, au travail, de côtoyer une passionnée, une passionnée qui vous amène à réfléchir plus loin sur le rôle que vous faites. Elle a réussi à amener son organisation, pas juste son organisation, mais d'aller chercher des ambassadeurs, de faire côtoyer l'amateur avec l'élite, de démontrer par le loisir l'importance de l'accessibilité. Cela a ouvert des portes à des jeunes, mais aussi à sensibiliser l'ensemble des organisations publiques à être beaucoup plus ouvertes et à investir davantage dans l'accessibilité universelle et l'accessibilité aux loisirs. Aujourd'hui, on a des réseaux sociaux et on a des influenceurs suivis par des millions de personnes. Je pourrais dire que Monique Lefebvre a inventé le rôle d'influenceur dans les 30 dernières années.