[Épisode complet du balado Capable, entreprendre sans limites. Invité : Daniel Jean] [Narrateur] Vous écoutez « Capable, entreprendre sans limites. » Un balado offert par le gouvernement du Québec. [Kim Auclair] - Ici Kim Auclair, vous écoutez le balado « Capable, entreprendre sans limites ». « Capable » est un balado présenté par l'Office des personnes handicapées du Québec. Notre but : montrer que la différence n'est pas un frein à la créativité et à l'entrepreneuriat et vous inspirer à en faire autant. Aujourd'hui, on rencontre monsieur Daniel Jean, directeur général de l'Office des personnes handicapées du Québec. Bonjour Daniel. [Daniel Jean] - Bonjour. [Kim Auclair] - Est-ce que tu peux te présenter? [Daniel Jean] - Oui, Daniel Jean, je suis directeur général de l'Office des personnes handicapées depuis juillet 2020. [Kim Auclair] - Qu'est-ce qui te motive à faire avancer la cause des personnes en situation de handicap? [Daniel Jean] - En fait, dès le jeune âge, j'ai vécu une situation assez particulière comme beaucoup de personnes. Moi, ma particularité, c'est que j'étais dans un milieu très vulnérable au niveau financier, donc, ma famille a eu besoin d'un soutien. Et là, j'ai découvert toute l'importance des services gouvernementaux, de l'intervention des personnes pour aider les autres. Et là, je me suis dit : « Bon, quand je vais aller aux études, je veux valoriser le travail du service public. » Parce que moi, je me considère au service des gens. Donc, c'est ce qui m'a motivé. J'ai étudié en gestion, j'ai étudié en intervention. J'ai travaillé pendant une vingtaine d'années dans les centres de réadaptation. Maintenant, je travaille dans la gestion des services publics, mais pour moi, c'est une passion d'être au service des autres et de tout faire pour simplifier la vie des autres. [Kim Auclair] - De simplifier la vie des autres dans le sens d'apporter des solutions, de rencontrer des gens, prendre des décisions, ça ressemble à quoi exactement votre rôle de la vie? [Daniel Jean] - Mon rôle, moi, c'est d'identifier autour de moi les personnes, parce que toutes les personnes ont un potentiel. On oublie souvent qu'on est entouré de gens hyper compétents, qui ont des compétences différentes et ma job, moi, mon travail, c'est de les faire travailler ensemble, d'identifier une personne qui a une capacité d'écrire, l'autre a une capacité de présenter les choses, l'autre a une capacité de structurer les choses. Donc, de travailler ensemble pour faire en sorte que rapidement, on puisse atteindre des résultats et c'est ça qu'on attend des services publics. [Kim Auclair] - Donc, c'est cette force-là, d'identifier le talent chez les personnes rapidement? [Daniel Jean] - Moi, je pense que ça, ça fait partie de l'une de mes forces. L'autre force que j'ai, je pense, c'est que j'aime aider les gens et je me rends compte que quand j'aide les gens, c'est surtout les gens qui finissent par m'aider, parce qu'ils m'apprennent à grandir, ils m'apprennent à voir les choses différemment. Donc, quand on travaille avec des personnes qui sont différentes, on découvre les différences dans la communauté, mais aussi, on découvre notre singularité et c'est ça qui fait toute la différence. [Kim Auclair] - Et par différence, qu'est-ce que tu remarques aussi des personnes qui ont un handicap que tu en côtoies aussi de plus en plus depuis que ça fait longtemps que tu fais ça? Qu'est-ce que tu remarques chez ces personnes-là? Parce que souvent, on va avoir un regard externe ou des préjugés, mais quand tu les côtoies dans ton quotidien, qu'est-ce que ça évoque chez toi? [Daniel Jean] - Ça évoque des gens qui veulent se réaliser. J'ai rarement vu des personnes qui étaient en situation de handicap, qui ne voulaient pas contribuer à la société, qui ne voulaient pas aider. Au contraire, ils ont souvent le cœur sur la main parce que c'est difficile de se faire reconnaître souvent. Puis, moi, je me suis rendu compte, même si je ne suis pas en situation de handicap, je me suis rendu compte que souvent dans la vie, on regarde un poste, un rôle qu'on pourrait assumer, une activité qu'on pourrait réaliser dans la communauté, par exemple : écrire, chanter, etc. Souvent, on se dit on n'est pas capable , souvent, on se dit: « Ce n'est pas pour moi. L'autre le fait mieux que moi. » Jusqu'à temps qu'on se rende compte que quand on décide de faire le pas en avant, puis d'assumer le rôle, on se rend compte qu'on est capable, comme une autre personne et là, on devient un petit peu plus humble. Ça veut dire que dans le fond, si je suis capable, c'est parce que je suis entouré de gens compétents, il faut qu'au lieu de vouloir les diriger, les contrôler, je vais m'arranger pour qu'ils travaillent tous dans le même sens, et c'est là que tu vois émerger autour de toi des gens, puis, c'est de toute beauté et puis quand je regarde, supposons, vous qui faites un travail d'entrepreneur, c'est très faisable et puis vous le faites avec un sourire et avec une telle aisance. Bravo. [Kim Auclair] - Tu as mentionné le mot capable qui est le nom de ce balado-là. Peux-tu me dire en quoi ça consiste ce projet-là? [Daniel Jean] - Le projet est très simple, on a travaillé dans les cinq dernières années à faire la promotion de l'intégration, le maintien en emploi des personnes handicapées. On a rencontré des gens qui étaient loin du marché du travail, puis au contraire, ils se sont rapprochés et puis, assez facilement. Puis, on a découvert des entrepreneurs, qui, à travers ça, voulaient contribuer. On s'est dit : « Mais pourquoi ne pas faire un balado pour rendre visible ce qui est invisible ? » Et c'est ça quand on dit capable, c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui peuvent réaliser des choses avec ce balado-là, on veut mettre en lumière, tout simplement, le domaine de l'entrepreneuriat, c'est accessible à bien des personnes. Donc, pour moi, j'aime beaucoup l'image de rendre visible ce qui est invisible parce qu'on ne met pas le focus sur ce secteur-là d'habitude. Puis, nous on veut le faire dans le cadre d'une série de balados. [Kim Auclair] - Ça fait longtemps que l'Office des personnes handicapées a été impliqué dans la, justement, valorisation des personnes qui ont un handicap visible ou invisible? Dirais-tu que ça a beaucoup évolué avec le temps? Qu'est-ce qui a changé? Où on en est aujourd'hui? [Daniel Jean] - Moi, je pense que ça a beaucoup avancé. C'est sûr que tout dépend de l'endroit où on vit au Québec. Il y a des endroits où les avancées sont plus lentes. Mais, je prends comme exemple, moi, je me rappelle, quand ma mère, plus jeune, est devenue handicapée, il fallait la déplacer en fauteuil roulant. À l'époque, il n'y avait aucun trottoir qui avait une inclinaison pour faire passer facilement d'un trottoir à l'autre par la rue. Aujourd'hui, on se promène dans les grandes villes, on n'a plus cet enjeu-là. Le Programme Revenu de base, sur lequel j'ai travaillé juste avant de venir à l'Office, c'est un programme qui permet aux personnes qui ne peuvent pas travailler, qui ont une incapacité, d'avoir un revenu décent qui les sort de la pauvreté. Ça n'existait pas avant. Il existe les transports collectifs maintenant. Oui, il y a des villes où il n'y a pas de transports collectifs. Mais, on avance, on va dans la bonne direction. L'intégration en emploi des personnes handicapées, il y en a de plus en plus. Moi, je pense qu'à l'Office, actuellement, on est autour de 10 % des employés, des personnes handicapées. Ce que ça fait, c'est que ça fait une organisation qui réfléchit en fonction d'une vision inclusive de la vie. On est capable, dès la conception d'un programme, d'un texte, de n'importe quelle action qu'on va faire, d'intégrer ce réflexe de dire : « On doit l'écrire pour tout le monde. » C'est ça d'avancer dans la bonne direction. Puis l'Office est une organisation, comme d'autres organisations, qui essaie de faire pour le mieux. Je mets au défi les autres organisations publiques, par contre, d'aller aussi loin. Parce que je pense que ce serait important. Une organisation qui a de la diversité dans son personnel est capable de mieux agir dans la communauté, j'en suis convaincu. [Kim Auclair] - Tu n'arrêtes pas de répéter le mot « capable, capable, capable » qui est le mot du podcast. Mais, je me rends compte, encore plus aujourd'hui, à quel point c'est un beau nom de balado. J'aimerais savoir, dans le fond, tu as eu l'occasion de rencontrer beaucoup de personnes en situation d'handicap. Les personnes aujourd'hui qu'on met en avant-plan, c'est des gens d'abord et avant tout qui ont créé leurs propres opportunités. Ça serait quoi, selon toi, les défis qu'elles rencontrent? [Daniel Jean] - Ils rencontrent les défis, d'une part, les mêmes défis que n'importe quel autre entrepreneur qui veut débuter. Je veux dire, il y a toute la question du marché, d'aller chercher de l'aide, parce que personne n'est capable de tout faire tout seul. Ça prend des gens qui sont capables de nous appuyer. Donc, un entrepreneur, qu'il soit avec ou sans incapacité, risque de vivre les mêmes difficultés. S'ajoute à ça une petite couche : les préjugés, les perceptions. Le fait de penser que si la personne a une difficulté visuelle, si elle a un diplôme qu'elle a passé dans une université ou dans un cégep, il n'est pas de même valeur que quelqu'un qui n'a aucune incapacité. Ce n'est pas vrai. On a testé dans les examens, dans le système scolaire, les connaissances, les compétences. Donc, les personnes handicapées, c'est des personnes qui sont compétentes. Ils sont capables. Dans ce contexte-là, il y a un préjugé sur lequel il faut travailler. Puis la meilleure manière de travailler les préjugés, c'est le contact. C'est aller vers l'autre. Moi, sincèrement, puis j'imagine que ça vous arrive aussi, je me promène dans la rue, des fois, je vois quelqu'un qui me semble trop différent. J'ai une petite crainte. La seule façon de combattre cette crainte-là, c'est d'avancer vers l'autre. [Kim Auclair] - Puis faire confiance aussi, je pense. Oui, il va y avoir des préjugés, mais faire confiance aussi en ses capacités, mais la faire progresser. Donc, si la personne prend la peine, en plus, de créer ses propres opportunités pour des petites tâches précises, mais faire confiance pour la suite des choses. [Daniel Jean] - C'est ça, l'idée, c'est que vous parliez de préjugés. Pour moi, c'est un beau mot. Parce qu'on reçoit tellement d'informations au quotidien qu'on n'est pas capable de tout classer tout de suite. Donc, on fait un préjugement, on se dit: « Ça doit ressembler à ça. » Un préjugé, c'est utile parce que ça nous aide à avancer. Si on va vers l'autre, on va aller valider. Est-ce que mon préjugement était bon ou pas bon? Moi, je vous dis, la majorité des personnes que j'ai rencontrées, je me suis rendu compte que mon préjugement était appuyé sur une peur, sur des craintes. Dans les faits, je découvrais une personne qui était très riche. Donc, le défi des autres, la même chose que les autres entrepreneurs. Le deuxième défi qui est en lien avec le regard de l'autre, le préjugement. Puis il y a peut-être un troisième défi pour les entrepreneurs, que je dirais, qui est de l'ordre de la condition de la personne elle-même. C'est-à-dire: « Ce qui fait la différence dans la réussite, c'est d'être capable de composer avec ses incapacités. » Les incapacités, ce n'est pas juste les personnes handicapées qui en ont. Il y a aussi, moi, j'en ai des incapacités. J'ai des éléments qui pourraient relever d'une incapacité à être capable de bien tout apprécier du premier coup. Travailler avec ça, on se rend compte que toute personne handicapée compense son incapacité par d'autres éléments. On va parler des techniques, mais on va parler d'aide et aussi de toutes ses capacités. Il faut faire la même chose pour nous aussi, tout le monde, ceux qui sont sans incapacité, c'est-à-dire de faire en sorte de se rendre compte qu'on est tous pareils. Dans le fond, on doit tabler sur ce qu'on est, tabler sur nos forces, demander de l'aide quand il le faut. Mais, vous allez rencontrer, dans le cadre de ce balado, des entrepreneuses, des entrepreneurs qui, vous allez constater, sont des belles personnes qui ont réussi à aller de l'avant et qui sont des modèles vraiment inspirants. [Kim Auclair] - Puis dirais-tu que la source de financement, c'est aussi un autre défi? [Daniel Jean] - Oui, c'est ça, c'est clair. À chaque fois qu'on veut partir un projet, dans le fond, dans la restauration, dans les services publics, on a toujours ce défi-là. Quand on est une personne handicapée, par ailleurs, on a des leviers qui sont spécifiques, qui peuvent nous aider. Donc, moi, ce que je dis, c'est que l'enjeu financier sera toujours là. Un entrepreneur doit apprendre à composer avec ça. Mais, si les entrepreneurs ont réussi, c'est parce que c'est un obstacle qui n'est pas incontournable. Il existe des organismes, il existe des programmes de subvention. Je parlais au tout début du balado de ma vision des services publics, comment j'ai été aidé comme jeune enfant étant dans une situation de pauvreté. Je pense que tout le monde peut être aidé, peu importe qu'il soit une personne handicapée, une personne en situation d'itinérance, une personne qui est dans une situation de pauvreté. C'est à ça que servent les services publics. Les services publics, c'est qu'on a décidé de partager ensemble une capacité d'agir, des montants d'argent pour faire une société plus inclusive. [Kim Auclair] - Donc, il y aurait des ressources spécialement pour les personnes, des programmes spécialement pour les personnes qui voudraient se lancer en affaires ou des personnes qui voudraient créer leur propre projet. Ce qu'on met en avant-plan aujourd'hui, ça serait des ressources qu'il y aurait de disponibles. [Daniel Jean] - Oui, je pense à un organisme comme Evol, qui couvre toutes les régions du Québec, qui va aider un entrepreneur à partir. Il va même l'aider à faire un plan, il va l'accompagner. C'est donc ça, c'est un organisme qui va faire la différence, qui agit auprès des personnes handicapées, auprès de toute personne, de quelque minorité qu'elle soit. Ils ont développé une expertise, justement, pour tabler sur le potentiel des gens, leur illustrer qu'on est plus fort que ce qu'on pense. Donc ça, c'est un bel organisme. Je vous dirais, ça, ça vaut la peine d'aller visiter. Il existe aussi du côté de Services Québec des services qui sont offerts aux employeurs. Donc, on va aider des employeurs ou des entrepreneurs à partir ou à faire un plan d'affaires ou à regarder un plan pour restructuration, des enjeux en lien avec les ressources humaines. Donc, ça, ça fait partie de l'offre. Il s'agit tout simplement d'aller dans un bureau de Services Québec de votre localité, de parler avec les gens qui s'occupent du soutien aux entreprises. Vous allez voir l'offre de services. Elle est intéressante, elle permet de faire des grands pas en avant. Il existe aussi la Fédération des chambres de commerce du Québec, qui, dans le fond, offre un bon soutien aux entrepreneurs et à leurs membres, et qui peuvent faire certains pairages pour aider les gens. « Toi, tu veux partir quelque chose dans tel domaine. Il y a quelqu'un qui a bien réussi là-dedans. On va te mettre ensemble. » Donc, la Chambre de commerce, c'est un bel endroit. Investissement Québec, c'est sûr que c'est l'organisme gouvernemental qui peut faire des investissements. Moi, j'étais beaucoup impliqué dans un organisme communautaire qui s'occupait des personnes sourdes. On avait un centre à reconstruire. Investissement Québec était un acteur incontournable pour faire ce genre d'investissement-là. Donc, moi, je pense qu'il existe des ressources. [Kim Auclair] - Il faut aussi que les personnes en situation d'handicap, qui ont une différence en fait, prennent le « gots » d'aller justement vers ces personnes-là, de penser au-delà de leur différence, d'arriver à se vendre. Ça doit être aussi un défi pour ceux qui ne se sentent pas peut-être, pas la bienvenue, mais dans le fond, capables d'aller vers ces gens. Parce que c'est un autre langage, c'est un autre univers pour eux. [Daniel Jean] - Oui. L'idée de se sentir, dans le fond, un peu stigmatisé ou qu'on doit faire plus d'efforts pour se démarquer dans la société, ce n'est pas simple. Ça nous amène à avoir un comportement de défense. Quand j'ai travaillé longtemps dans le secteur de la réadaptation, et je rencontrais des parents, puis la première chose que je leur disais quand ils venaient me voir, c'est que : « Vous venez nous demander les services. Ça, c'est un geste tellement merveilleux que vous venez de faire. Demander de l'aide, d'aller chercher de l'aide, c'est un geste hyper responsable. » Parce que, dans le fond, ce qu'on fait, c'est qu'on utilise notre humanité au sens pur du terme. On utilise notre humanité autour de nous pour nous aider à nous réaliser. Donc, moi, quand je regarde des organismes de soutien, il y a Entrepreneuriat Québec qui est un organisme aussi qui font un petit peu de coaching puis font du soutien. Tous ces organismes-là ont une vision intéressante. « Comment, moi, je peux t'aider dans ton projet? » Donc, nous, ça implique, si on est entrepreneur, d'une part, de développer une volonté, une passion de vouloir réaliser une chose. Deuxièmement, ce que ça demande, l'humilité. « Je ne sais pas tout, j'ai besoin de comprendre. Je vais m'entourer de personnes qui vont me conseiller. » C'est, des fois, hyper intéressant d'aller chercher un coach, quelqu'un qui est en fin de carrière, a été longtemps dans l'entrepreneuriat, puis lui demander : « Peux-tu me coacher pendant quelques mois? » Ça, ça va donner, je pense aussi… Personne est fort tout seul. On est fort en groupe, mais tout le monde est capable! [Kim Auclair] - Effectivement, puis, c'est ça, Daniel justement, que j'ai hâte de découvrir au travers de ce balado-là. Comment les gens qui ont une différence, des incapacités, ont réussi justement à franchir cette étape-là que d'autres, peut-être, n'ont pas réussi encore par peur de plein de choses. Puis, je pense que c'est ça le but. On veut inspirer les gens à en faire autant, donc à dépasser leurs propres incapacités ou transformer leur différence en force. [Daniel Jean] - Oui puis ce balado-là, c'est… On veut inspirer et on a pris une femme inspirante pour le faire et merci d'avoir accepté ce beau projet! [Kim Auclair] - Bien merci. J'ai vraiment hâte d'écouter les prochains épisodes. [Narrateur] - Ce balado vous est offert par le gouvernement du Québec. [Votre gouvernement. Logo du gouvernement du Québec.]