[Sixième épisode du balado Capable, entreprendre sans limites, avec Martin Deschamps] [Narrateur] Vous écoutez Capable, entreprendre sans limites. Un balado offert par le Gouvernement du Québec. [Kim Auclair] - Aujourd'hui, le thème de l'épisode est: devenir artiste. Et j'ai avec moi un artiste que vous connaissez peut-être, donc Martin Deschamps, le chanteur. Allô Martin. [Martin Deschamps] - Salut Kim! [Kim] - Ça fait plaisir de t'avoir en studio avec moi. [Martin] - C'est bien le « fun » d'être ici. [Kim] - Parle-moi un peu de tes projets ces temps-ci, ça ressemble à quoi? [Martin] - Moi, je suis un gars qui a toujours plein de projets. J'ai eu la chance, cette année, de tourner la deuxième saison d'une émission qui me tient beaucoup à cœur, qui est « La clé Deschamps », qui va passer sur AMI-télé en mai, juin, prochainement. Et puis, toujours des projets de musique, la tournée, cet été, qui s'annonce bien. On a plusieurs spectacles à présenter à travers le Québec et j'ai aussi des nouvelles chansons qui s'en viennent dans les mois qui suivent. On va mettre ça sur les plateformes, les gens vont pouvoir découvrir mes nouvelles chansons. [Kim] - Puis, aujourd'hui, le thème, c'est: devenir artiste. On a un « podcast » qui met en valeur les différentes façons d'entreprendre pour que les personnes en situation de handicap aient des modèles, justement, pour s'inspirer. Ils peuvent transformer leur handicap, voir toutes les opportunités qu'ils ont à saisir. Toi, tu es musicien, je sais que tu as reçu ta première batterie, peut-être à l'âge de 11 ans, mais à ce moment-là, à cette époque-là, est-ce que tu savais que c'était ça que tu voulais faire dans ta vie? [Martin] - Moi, j'ai toujours écouté de la musique. Bien jeune, mes parents avaient une table-tournante, c'est comme ça que j'ai commencé à écouter de la musique. Moi-même, j'avais la table-tournante Mickey Mouse à l'époque, puis j'écoutais mes albums de Disney. C'était toujours l'histoire avec la Fée Clochette qui faisait qu'on tournait les pages du livre, en tout cas, pour une autre époque, mais à la fin du disque, il y avait toujours la chanson. Les chansons de Disney, c'est vraiment tous des chefs-d'œuvre. C'est comme ça que j'ai trempé dans la musique bien jeune, dès l'âge de trois, quatre, cinq ans, mettons. Plus tard, avec la table tournante de mes parents, ils avaient plus des albums de Elvis et des albums un peu plus populaires, si on veut. Jusqu'à ce que moi, je m'achète mon premier album vinyle de Kiss. [Kim] - Ah mon Dieu! [Martin] - Parce qu'il y avait, à l'intérieur, des « posters » et des « tattoos » temporaires et tout ça. À 11 ans, j'avais donc acheté cet album-là. C'est comme ça que j'ai commencé à aimer le rock. Le rock, c'est encore la musique qui m'anime le plus. Je pense que dans mon cas, j'aimais tellement la musique qu'il y a fallu que je développe un certain talent. Le premier instrument qui m'est venu en tête, c'est la batterie parce qu'à un moment donné, moi, je suis un gars qui est né à Montréal, mais mes parents avaient un chalet à Rawdon. [Kim] - OK. [Martin] - À l'âge de neuf ans, le chalet est devenu notre nouvelle maison. On a déménagé. Donc, à Rawdon, quand je suis arrivé là-bas, j'ai fait la rencontre d'un « chummy » qui jouait de la guitare. Moi, avec ma passion que j'aimais beaucoup le rock, lui aussi, il m'avait amené voir ses frères qui avaient un « band » dans le garage, chez son père à cet ami-là, qui s'appelle Martin, comme moi. Et puis, quand j'ai vu le « band », avec le « drummer », avec la basse, la guitare et la belle chanteuse, j'ai bien aimé ça. Ça m'a bien allumé, j'ai dit: « Wow, ça, c'est quelque chose qui me plairait, avoir mon propre band. » Alors un peu plus tard dans la vie, j'ai supplié mon père de m'acheter une batterie, un « drum ». Mon père, qui était un gars pas mal ingénieux, m'a trouvé des façons de tenir les baguettes avec des bracelets de cuir. Ça a été mon premier instrument, la batterie. Puis, avec l'autre Martin, d'ailleurs, on s'appelait le « M and M band »… [Kim] - « M and M ». [Martin] - … on a commencé un duo. On n'avait pas de chanteur, je faisais juste jouer de la batterie, et lui jouait de la guitare, dans le sous-sol, chez mes parents. Puis, c'est comme ça qu'est né ma grande passion pour jouer de la musique. [Kim] - Puis, tu as eu ton groupe, après, tu as eu des concours, aussi. On dirait que tu as été sur la « map » et que tu as gagné un prix qui t'a vraiment mis sur la « map », si on peut dire. [Martin] - Oui, c'est venu un peu plus tard. Évidement, bon, la batterie et la guitare faisaient qu'on ne pouvait pas vraiment présenter de spectacle, on n'avait pas de chanteur, puis tout ça. À moment donné, on a rencontré un autre « chummy » qui jouait du « drum », et là, j'ai appris à jouer de la basse. [Kim] - Oh! [Martin] - Parce que je suis un gars qui aime toucher à tout. Alors en jouant de la basse, là, on dirait que je réalisais que je pouvais être plus « front », plus à l'avant de la scène. Puis, en même temps que tout ça est arrivé, j'ai appris des paroles et j'ai commencé à chanter et je voyais que j'étais capable de chanter, finalement. C'est drôle de découvrir, à l'âge d'à peu près 14, 15 ans, que tu sais chanter. Ma mère me faisait chanter, quand j'étais jeune, dans l'auto, parce que j'avais le mal des transports, puis quand je chantais, ça allait mieux. Mais de vraiment chanter accompagné d'instruments de musique, puis ça, c'est plus vers l'âge de 14, 15, 16 ans. Puis, à partir de là, on pouvait peut-être plus présenter des spectacles, puis faire des concours, comme tu dis. Les premiers concours que j'ai faits, c'était au cégep. Les Cégeps en spectacle, Cégep rock. Puis ça allait bien, j'avais remporté l'édition locale, si on veut, de mon cégep. Après ça, c'était national, puis ça, il y avait toutes sortes d'autres numéros. Je n'avais pas remporté le grand prix. Mais en 96, à l'Empire des Futures Stars, il y avait un grand concours organisé par CKOI FM dans le temps. Puis, vraiment, toutes les bandes du Québec voulaient aller à ce concours. Et, nous autres, on avait été choisis avec ma bande « Deep Freeze » qui était un band d'excellents musiciens, dont deux sont encore avec moi depuis ce temps. Avec « Deep Freeze », on n'avait pas remporté le concours, en tant que bande. Mais, j'avais eu la mention du meilleur chanteur de l'année. [Kim] - Ok. [Martin] - De cette édition, si on veut, 1996. Donc, je me souviens, c'est Normand Brathwaite qui nous donnait les prix, et tout ça, puis j'ai une petite vidéo même qui dit: « Longue vie à Deep Freeze! » Ce sont des beaux souvenirs, ce sont des souvenirs de rock, des souvenirs de jeunesse. Puis de fierté d'avoir, malgré le fait que j'étais handicapé, que j'étais différent, d'avoir été reconnu comme un bon chanteur. [Kim] - Mais, justement, avec le handicap, ça a été quoi tes principaux défis, plus en lien avec le handicap en tant que tel, as-tu ressenti des blocages ou des préjugés? [Martin] - Il y avait les deux côtés de la médaille. Tu sais, quand j'arrivais sur une scène, même plus jeune, avant les concours et tout ça. Il y avait une partie des gens qui étaient mal à l'aise, parce qu'à cette époque, les malaises avec les handicaps, ce sont beaucoup… Tout ça a évolué… [Kim] - Vraiment. [Martin] - Pour le bon côté des choses. Mais à l'époque, j'avais 16 ans, on était en 86, mettons. Ce n'étaient pas toutes les personnes handicapées qui s'exposaient aussi ouvertement et aussi de façon aussi à l'aise que moi, je pouvais le faire. Puis, je pense que ça m'a aidé d'avoir cette audace, et c'était, on peut dire, un peu de courage de se présenter. Évidemment, il y en a qui portent des jambes artificielles et c'est parfait. Il y en a que ça fait leur affaire. Je voulais vraiment me présenter tel que j'étais, manque une jambe, un bras, puis… Puis, vous allez vous souvenir de moi, pas juste pour ça. Parce que je vais vous donner tout un show aussi parce que j'ai d'autres talents que juste être différent. Ce qui n'est pas vraiment un talent, mais qui est quelque chose qu'on remarque quand même. [Kim] - Dirais-tu que quand on a commencé à parler de toi, c'était un peu une crainte qu'on te reconnaisse juste pour le handicap et non pour le chanteur qui… [Martin] - Je devrais m'assurer que ça n'arrive pas. Donc, j'ai chanté plus fort que ce que mon handicap pouvait provoquer. [Kim] - Wow! [Martin] - Avec plus de détermination que n'importe qui, je pense, justement pour que les gens ne s'arrêtent pas à ça, tu sais. C'est sûr qu'on le voit, c'est sûr. Mais, je te dirais que… 95 % du monde, ce qu'ils me disaient: « C'est bon, la première minute qu'on te voit, oui, on est un peu surpris de voir ça. » Mais, ça ne prend pas grand temps que les gens oublient ça et qu'ils veulent apprécier la performance, la musique, le spectacle, et le « party » que ça provoque, tu sais. Ça, ça va bien au-delà des différences, puis… [Kim] - On parle beaucoup aussi, moi, je remarque beaucoup aussi que ça ne prend pas juste du courage, mais une acceptation de quand on a un handicap. Il est invisible mon handicap, le tient est visible. Ça demande quand même une acceptation et cette acceptation, tu dirais que… Est-ce que ça a été là depuis toujours? Ou… [Martin] - Oui, j'ai eu des parents fantastiques. [Kim] - Oui, c'est sûr. [Martin] - En partant. Ça, c'est sûr que mon acceptation était naturelle parce que mes parents m'amenaient partout avec eux. On allait faire du rafting, on allait jouer au mini-putt, peu importe, on allait faire des randonnées. Mon père m'embarquait sur ses épaules ou je prenais mes béquilles, puis je les suivais. Puis plus tard, avec mes amis adolescents, là, j'avais une grande liberté aussi de… Mes parents me laissaient beaucoup de liberté. Ils avaient confiance en moi et j'avais confiance en moi aussi. Puis, un de mes bons amis, justement, qui était là si jamais j'avais besoin d'aide ou tu sais, mais… [Kim] - Tu as parlé d'aide, mais quand tu t'es démarré un peu, est-ce que tu as eu des… C'est bizarre de dire des aides financières ou des organismes, des programmes qui t'ont aidé à supporter ta carrière d'artiste? [Martin] - Oui, mais pas parce que j'étais handicapé. [Kim] - Ok. [Martin] - Parce qu'il y a partout… [Kim] - Il n'y avait pas grand chose en fait. [Martin] - Tous les artistes, on a droit à des subventions pour aider soit à faire une production d'album ou une tournée de spectacles. Par rapport à mon handicap, non. J'ai eu une allocation, je me souviens, quand j'étais adolescent, jusqu'à l'âge de 18 ans, j'avais $90.00 par mois. J'avais hâte de l'avoir mes $90.00 par mois, c'était comme un bonus que je recevais. Parce que j'allais à l'école, mes parents me donnaient une petite allocation et m'aidaient à payer mon appartement parce que j'habitais à Montréal et j'allais au Cégep. J'avais un coloc à l'époque qui venait de Rawdon lui aussi. Non, j'ai vécu vraiment une vie d'adolescent comme tout le monde. J'avais des jobines, puis des fois, c'était des spectacles, même, qui me rapportaient des sous. Même adolescent, on avait l'occasion, moins qu'aujourd'hui, mais de faire un peu d'argent avec nos spectacles. Des fois, j'allais jouer dans les bars. Je n'avais pas encore l'âge, mais c'était vraiment une adolescence fantastique, grâce à la musique, puis grâce à l'amitié que la musique m'a apportée. Toutes sortes d'amitiés, toutes sortes de liens qui sont forts et qui sont encore là aujourd'hui. Je ne suis pas sûr que ça se passe comme ça dans tous les métiers. [Kim] - Tu animes une émission ces temps-ci qui est « La clé Deschamps » à AMI-télé. Tu as déjà fait une première saison et tu entames, tu débutes la deuxième saison. C'est beau à voir, parce que tu transmets un peu tes valeurs, puis ce qui t'a le plus marqué. Quand tu regardes ces participants-là, qu'est-ce que ça provoque chez toi, de voir qu'ils veulent percer dans cet univers-là? [Martin] - Premièrement, j'ai la chance d'accueillir chez moi des gens de grands talents. [Kim] - C'est vrai? [Martin] - Il faut le souligner. Des gens de coeur, des gens, des passionnés autant que moi, tu sais, puis ça, c'est vraiment le fun. C'est impressionnant de voir à quel point il y a d'autres personnes handicapées qui ont cette audace-là et cette volonté-là de vouloir faire de la musique. Il y en a qui sont semi-professionnels, il y en a d'autres qui font ça pour le plaisir. [Kim] - Ok. [Martin] - Mais tous et chacuns sont venus dans le but de vivre une journée de studio chez moi, le grand studio à Rawdon que je possède, et puis c'est tellement tripant parce que l'émission, pour ceux qui ne l'ont pas vue, commence par ma visite chez eux, chez les gens, soit à leur domicile, soit où ils travaillent, dans un autre studio, ou quelque chose. Puis là, on met la table, j'apprends à les connaître, à découvrir c'est quoi leurs styles musicaux, puis des fois, on les sort de leur zone de confort. D'autres fois, on les rend confortables aussi dans leur choix. Mais vraiment, à chaque fois, j'ai fait des rencontres qui me rappelaient à quel point ça peut être tripant d'être une personne handicapée qui a des forces, des talents, puis… [Kim] - Elles se sentent valorisées ou probablement, puis avec quelqu'un qui a vécu les mêmes choses qu'elle en plus là. [Martin] - Oui, c'est ça, mais aussi, c'est le fait qu'aux yeux des personnes non handicapées, on part toujours avec des fois un jugement, [Kim] - Oui. [Martin] - des fois un regard étrange, des fois aussi une admiration soudaine, tout de suite. Mais le fait de démystifier ça par la musique, et d'arriver à ce que moi aussi, je comprenne que d'autres personnes handicapées comme ça, c'est ça leur moteur. [Kim] - Ce sont des émotions fortes. Je voyais le monde pleurer, il y avait des aveugles. Moi, j'étais tombée sur une émission « Les aveugles ». Il y a une fille, c'est une dame, mais c'est beau, c'est vraiment beau à voir, puis de voir qu'elle se sent considérée de ce sentiment-là. Tu as sûrement eu droit à des petites confidences en privé? [Martin] - Oui certainement. [Kim] - À quel point ces gens-là étaient contents de se sentir appuyés. [Martin] - Oui, puis juste de vivre cette journée-là, parce que pour la plupart, c'est pas des gens qui avaient vécu des expériences professionnelles en studio, mais on les accueille, puis j'ai mon ami Bernard aussi qui est là, qui est comme notre musicien, technicien-maison, qui est tellement accueillant lui aussi, puis qui comprend les personnes handicapées, parce que ça fait 35 ans qu'il joue avec moi. Fait que ça en partant, c'était toujours, ça rendait les gens bien à l'aise aussi. Et puis le fait que chez nous, c'est qu'un seul étage, fait que là, soit que t'arrivais en fauteuil roulant, ou t'arrivais aveugle. [Kim] - Ah c'est très accessible? [Martin] - C'était très accessible. Même moi, chez nous, je me déplace, je n'ai pas un fauteuil roulant, mais j'ai un banc à roulettes qui me permet de pas prendre mes béquilles disons, puis de « swinger » à gauche, à droite. C'est vraiment tripant, parce que c'est le plancher lisse. Puis, s'il y a des petits steps à monter, ils sont faits pour, tu sais. Fait que c'est rien de très adapté parce que je suis capable de me débrouiller dans le monde non adapté si on veut. Le seul truc qui m'agace, ce sont les poignées rondes pour ouvrir des portes. Chez nous, ce sont toutes des poignées avec le bec-de-cane. [Kim] - Mais toi, tes parents sont normaux, ce sont des parents… [Martin] - Ce sont des parents non handicapés. [Kim] - Non-handicapés, c'est ça, normaux. Il n'y a personne normale en fait. [Martin] - Non, c'est ça. Mais je n'ai pas des parents normaux. [Kim] - Le fait que tu as grandit dans un univers, c'est ça. et c'est cette capacité-là de… Tu sais, je me compare, moi aussi, je suis née non-entendante, non-handicapée, mais on se débrouille autrement, on ne s'arrête pas juste à ça. [Martin] - Je tiens à préciser que mes parents ne sont pas normaux, ils sont extraordinaires. Évidemment, ce sont des gens qui ont su dès le départ comment « dealer » avec un enfant handicapé, comment lui donner sa confiance, sa liberté. [Kim] - C'est important. [Martin] - C'est vraiment en grande partie grâce à eux, je me donne un peu de crédit quand même, en grande partie que j'ai eu cette confiance et ce support-là, cet encadrement, ça a été tellement important. Pour tous ceux qui sont parents, je passe le mot, donnez tout ce que vous avez dans le début de la vie de vos enfants, c'est là que c'est le plus important. Après ça, laissez-leur du lousse, un peu comme je fais avec mon enfant, ma fille qui est présentement en Australie, qui vit sa vie ailleurs et qui est vraiment libre. J'admire ça même si je m'ennuie. [Kim] - Par rapport aux conseils que tu donnes justement aux artistes, quel conseil tu aimerais laisser aux artistes en fait que tu accompagnes avec ton émission, mais aussi à notre auditoire pour percer dans cet univers-là? [Martin] - Premièrement, dans l'émission, le message, je pense, pour tout le monde aussi, c'est que la première chose, c'est d'avoir du plaisir. [Kim] - D'avoir du plaisir, exactement. [Martin] - D'avoir du plaisir à chanter parce que quand tu n'as pas de plaisir à chanter, tu ne chantes pas bien. [Kim] - Dirais-tu qu'il faut l'avoir, tu sais, il y en a qui vont viser la carrière avant le plaisir, mais si… [Martin] - Parce que l'un ne va pas sans l'autre. Il y a des gens qui ont réussi à percer sans avoir de plaisir, j'imagine. [Kim] - Oui. [Martin] - Pauvres eux. Mais, c'est parce qu'en fait quand t'es passionné et que tu fais ce que t'aimes dans la vie, là, déjà, tu… [Kim] - Tu trouves tout le temps d'autres opportunités auxquelles les gens n'ont pas nécessairement pensées, je pense. [Martin] - Ouais. Tu y trouves cette force-là et cette volonté parce que c'est quelque chose, c'est un but que tu as à atteindre, c'est un rêve que tu veux réaliser. Ça, ce sont les meilleurs moteurs pour avancer dans la vie. Tu sais, quand t'as une passion, un amour pour ce que tu fais ou pour quelqu'un dans la vie, il y a tellement d'obstacles et de trucs qui arrivent devant nous qui ne sont pas faciles à surmonter. Moi, la musique vient toujours régler ça. Fait que ça, c'est un truc que j'aimais dire aux gens parce que pour la plupart des personnes handicapées que j'ai accueillies, ils ne l'ont pas tous eu facile comme moi. Je peux dire que je l'ai eu quand même assez facile dans la vie malgré le fait que je me déplace en béquilles et que j'ai juste une jambe et un bras. J'ai une belle vie. Mais pour certains, entre autres, des personnes qui sont devenues aveugles en milieu de vie, on peut comprendre que c'est comme un deuil incroyable à faire. J'ai eu des témoignages comme tu dis assez émouvants, des fois même dramatiques. Ce que j'essaie de faire aussi, c'est de toujours essayer d'enlever la victimisation et la dramatisation, puis, de trouver des avenues positives sur ce qui se passe. Puis, la réponse, c'est toujours la musique. [Kim] - La musique. [Martin] - Ouais. Pour ces gens-là que j'ai accueillis, c'est la musique qui les a sauvés, des fois qui leur a sauvé la vie même. Ça a été tellement de belles rencontres. Puis, La clé Deschamps Il y a eu La clé Deschamps 1 qui a été 10 émissions qui ont été diffusées l'an passé. Je pense qu'il y a eu des reprises dernièrement. La saison 2, tu sais, on se demande toujours si on va être capable d'accoter notre saison 1. Oui, on a réussi à avoir d'aussi beaux, d'aussi grands invités, des nouvelles chansons aussi un peu plus hors de mon univers à moi. On est allé avec du Jean Leloup, puis, on a du Ariane Moffatt. Des artistes que moi, j'ai moins chanté si on veut, mais que j'admire beaucoup. Puis, ces artistes-là, handicapés, qui sont venus me proposaient des chansons comme ça, entre autres, « Edgar » de Jean Leloup, j'ai hâte que les gens voient ça. Je fais ça avec un batteur malvoyant qui a fait partie des Vulgaires Machins. [Kim] - Est-ce qu'il y eu des collaborations entre les artistes? Toi, vas-tu travailler avec ces gens-là? [Martin] - Jusqu'à maintenant, je n'ai pas eu la chance de revoir vraiment mes invités. J'aurais adoré faire une espèce de « revival » où ils auraient tous été là, et qu'on aurait fait un gros « jam ». Peut-être que ça arrivera un jour. [Kim] - Pourquoi pas? [Martin] - J'ai l'impression que ça va arriver. [Kim] - Peut-être sur une finale d'AMI-télé, de l'émission. [Martin] - Oui, c'est ça. [Kim] - Vous avez eu une deuxième saison, et à la troisième saison, vous partez en tournée tout le monde ensemble. [Martin] - Ah, ça serait… [Kim] - Je lance une idée comme ça. [Martin] - Puis, je serais honoré de faire une tournée avec toutes ces personnes-là, parce qu'ils ont tous leur force, leur talent et leur charisme, aussi. Ce serait un spectacle vraiment intéressant, vraiment grandiose. [Kim] - Mais Martin, on approche déjà de la fin de l'émission, et vu que pas mal tout a été dit, moi, j'ai juste le goût de dire aux gens d'aller voir l'émission « La clé Deschamps ». Je pense que c'est une excellente façon de suivre l'entrevue, mais d'avoir aussi des conseils pour se démarquer, devenir artiste. [Martin] - Bien oui, certainement. Puis, les gens qui veulent revoir la saison 1, vous pouvez aller sur « amitele.ca », les épisodes sont là, « La clé Deschamps ». Et, la saison 2 va être disponible aussi sur internet, par « amitele.ca ». [Kim] - Merci beaucoup d'avoir été là, Martin. [Martin] - Ça me fait plaisir. Salut, Kim. [Kim] - Salut. Merci d'avoir été avec nous. Pour le prochain épisode du balado Capable, on va parler de confiance en soi. [Narrateur] - Ce balado vous est offert par le gouvernement du Québec [Votre gouvernement. Logo du gouvernement du Québec.]