[Narrateur] Vous écoutez « Capable, entreprendre sans limites ». Un balado offert par le gouvernement du Québec. [Kim Auclair] - Aujourd'hui, le thème de l'épisode est : « savoir gérer ». Je suis accompagnée de Cynthia Benoit qui est directrice stratégique au SIVET et présidente de Services linguistiques CB. Merci d'être avec nous Cynthia. [Cynthia Benoit] - Oui, merci beaucoup Kim. Merci pour l'accueil aujourd'hui. [Kim] - Cynthia, j'aimerais que tu te présentes. Qui es-tu? [Cynthia] - Oui, bon, je suis une personne sourde et utilisatrice de la LSQ depuis tout petite. En fait, je suis née entendante et je suis devenue sourde à l'âge d'un an. Mes parents, depuis que je suis toute petite, à l'âge d'un an et deux ans, ils ont appris la langue des signes. Ils voulaient vraiment entrer en communication avec moi quand j'étais enfant. Donc, pas seulement que mes parents qui ont appris la langue des signes, mes parents, mon frère aussi. Puis, on remonte à l'époque, quand j'étais adolescente, les gens, ils pensaient que mon frère était sourd et que moi, je suis entendante tellement qu'il est bon en signes. Bon, tout ça pour dire que j'ai été à l'école avec les sourds, j'ai été intégrée également durant quelques années avec des entendants. Par la suite, au cégep, l'université, lors de mon cheminement, il y avait une chose quand j'ai fait mon bac en géographie, il y avait un département de linguistique. Il y avait un groupe de recherche bilingue en LSQ français. L'assistante de recherche, j'ai travaillé là durant le temps quand j'étais à l'UQAM. C'est là que j'ai eu la piqûre de la linguistique LSQ. Donc, c'était vraiment incroyable. Ça m'a ouvert un monde. Ça m'a ouvert les yeux à ce monde-là, les différentes possibilités qui s'offraient à moi. Quand j'étais jeune, je n'avais pas de modèle sourd. Il n'y avait pas ou du moins pas beaucoup. J'avais beaucoup de rêves, d'inspiration, mais je n'avais pas de modèle. Je n'en voyais pas du moins. Donc, dans le groupe de recherche, c'est là où tout a débuté, si je peux dire ainsi, qui m'a amené à mon cheminement jusqu'à aujourd'hui. Donc, c'est là que j'ai commencé à baigner dans le milieu de la recherche et j'ai fait ma maîtrise en accessibilité des services, en LSQ à Montréal. À ce moment-là, de cette période-là, je faisais la traduction française LSQ et l'interprétation ASL et LSQ un petit peu partout au Canada pendant plusieurs années. Quand j'avais pratiquement fini ma maîtrise, j'ai eu une belle opportunité, une belle offre de devenir agente de recherche aux États-Unis. Donc, j'ai habité aux États-Unis durant deux ans à l'Université du Minnesota et vraiment, cette expérience a changé ma vie. C'est là que j'ai appris c'était quoi une gestion saine. Vraiment, la relation avec les gens, à quel point, c'était important. Et ça a changé ma façon de voir les choses. Vraiment, ça a changé ma vie. Par la suite, quand je suis revenue ici, j'ai eu une autre opportunité d'aller à Winnipeg où j'ai enseigné au College Red River. Au College Red River, il y a un programme d'interprétation. Donc, j'étais là un an ou deux ans. Par la suite, j'ai déménagé à Ottawa où j'ai enseigné le « American Sign Language », donc l'ASL, pour une période de deux ans. C'est à ce moment-là, comment dire, en fait, ça a toujours été inné pour moi. J'avais une fibre d'entrepreneuriat. Depuis que je suis tout petite, je l'avais cette fibre. Mais, encore une fois, je n'avais pas de modèle sourd. Puis, comment être entrepreneur, comment je vais faire pour gérer les clients, comment communiquer avec eux? Je m'imposais moi-même des barrières à moi-même. On le sait, on est notre pire ennemi. Donc, à ce moment-là, à Ottawa, je rencontrais assez de gens et j'avais une bonne idée de qu'est-ce que j'étais en mesure de faire. J'avais les compétences de le faire à ce moment-là. Je voyais qu'il y avait un manque dans le milieu et qu'il y avait beaucoup de projets en lien avec l'accessibilité, en lien avec les études de faisabilité. Mais, qui pouvait le faire? On avait tous un travail à temps plein, mais il n'y avait personne de disponible. Donc, moi j'étais disponible, puis, j'ai commencé à faire un projet, un autre projet, un autre projet, donc de fil en aiguille. Comme je disais, j'avais cette fibre d'entrepreneuriat. Mais, par la suite, justement, il y a plein de choses qui sont arrivées. C'est à ce moment-là que je peux donner un exemple que j'ai participé à un conseil d'administration des services de relais vidéo Canada. C'est l'Administrateur canadien des services de relais vidéo. Puis, ça a été un moment important que j'ai fait ma preuve dans le milieu des affaires. Dans, le conseil d'administration de l'ACS, l'Administrateur du service canadien gère un budget de 32 millions. Il y avait le mandat de créer le service pour les personnes sourdes et malentendantes afin qu'ils puissent placer des appels. C'est un service qui était offert aux États-Unis depuis une vingtaine d'années, mais au Canada, ce n'était pas arrivé. Donc, en 2016, c'est là que ça a réellement débuté. Le CRTC avait le mandat. Moi, j'étais la présidente du conseil d'administration. J'étais là, il y avait un impact, vraiment, sur la communauté, vraiment sur la profession d'interprète. Donc, c'est là que j'ai fait ma preuve des affaires. Par la suite, j'ai commencé mon MBA également. Ça, vraiment, c'était une très belle expérience. Le HEC Montréal, c'est l'endroit où je l'ai fait. Oui, c'était vraiment la meilleure école. [Kim] - Qu'est-ce qui me marque beaucoup dans ton parcours, c'est vraiment ton côté académique tant au niveau de la gestion. C'est pour ça aussi que c'est le thème aujourd'hui. C'est que oui, tu as créé une entreprise, mais tu es arrivée à gérer une équipe de collaborateurs qui est assez complète. Quand on parle du SIVET, par exemple, vous êtes quand même beaucoup. Puis aussi, directement avec ton entreprise, Services linguistiques CB, vous êtes quand même beaucoup aussi. C'est pour ça que je t'invite aujourd'hui. Et je voudrais savoir, est-ce que tu te considères, toi, plus comme une entrepreneure ou une gestionnaire? [Cynthia] - Oui, c'est une question intéressante. C'est une grande question également. Souvent, on est entrepreneur, mais ça ne veut pas dire qu'on n'est pas un bon gestionnaire. Donc, on peut être une bonne gestionnaire, mais pas nécessairement un bon entrepreneur également. Pour moi, j'ai déjà été gestionnaire depuis l'âge de 16 ans, gérer des petites choses. Gestionnaire, le mot aussi peut avoir plusieurs sens, le mot gestionnaire. Les petites équipes qu'on gère jusqu'à gérer la direction générale. C'est sûr que l'entrepreneuriat peut avoir plusieurs visages, plusieurs facettes, tout dépendamment où l'entreprise est rendue. Mais, ça reste que l'entreprise, ça reste un bébé qu'on bâtit. On l'accouche de quelque chose, on met naissance à une entreprise et on la voit grossir. Donc, il y a les cycles de vie d'une entreprise, c'est dur. L'entrepreneur a plusieurs chapeaux au début, on fait tout. Au sein de l'entreprise, on fait tout. On fait les finances, les ressources humaines, on fait les ventes, le marketing, un éventail de tâches. Mais, le défi… [Kim] - De gérer qu'est-ce qui existe, qu'est-ce qui a été monté. C'est ça le gros défi. Est-ce que tu es d'accord avec ça? Dans le sens que c'est facile de lancer une entreprise, c'est facile de s'afficher en ligne, de dire un nom, mais de gérer ça pour l'amener à un autre niveau comme toi, tu le fais avec Services linguistiques CB pour te repartir. Parce que tu es partie de là, tout en restant pas loin, pour embarquer dans une nouvelle aventure qui est directrice stratégique du SIVET. [Cynthia] - Oui, c'est intéressant. Pour répondre, la transition d'entrepreneuriat à gestionnaire, ce n'était pas prévu. Je vais le dire, ce n'était pas prévu. En fait, au départ, on remonte il y a trois ans, disons avant que je commence à travailler au SIVET, j'avais déjà commencé à préparer mon départ, trois ans avant. Et le pourquoi? Pour des raisons personnelles. Ma vie personnelle, j'avais déjà d'autres plans. Mais, j'avais déjà préparé les directrices qui, éventuellement, elles allaient me remplacer. Donc, je les ai formées, je les ai mentorées, je leur ai donné des outils pour qu'elles puissent progresser et qu'elles soient capables de gérer l'entreprise, que ça fonctionne sans moi. Donc, en tant qu'entrepreneure, c'est difficile, il y a beaucoup de choses à gérer, mais on ne pense pas toujours à l'importance de la suite des affaires. [Kim] - Comment est-ce qu'on arrive à gérer des employés, gérer le personnel, collaborer, avoir des ententes, faire un MBA? Tout ça, alors que tu n'entends rien, tu dois te débrouiller autrement. Qu'est-ce qui t'aide dans ton quotidien pour justement arriver à faire tout ce que tu fais? [Cynthia] - C'est drôle la question. Moi, je pense qu'il y a deux façons de répondre à cette question. J'imagine que les gens entendants aimeraient que je réponde : « Ah oui, ce sont les interprètes qui… » Mais, dans le fond, pour moi, les interprètes, ce sont des collègues de travail. Pour moi, ce qui me permet de faire mes affaires, mon travail, mes tâches, ce sont trois choses, je vous dirais. Peut-être que ça va te faire rire ce que je vais dire, mais mon portable, mon laptop, mon iPhone, puis, mon auto! Pour moi, les interprètes, oui, c'est important dans ma vie. C'est une incontournable la présence des interprètes. Mais, pour moi, c'est plus des collègues de travail, ça fait partie de ma vie. [Kim] - Ils font partie de ta vie depuis que t'es jeune, dans le fond. C'est ça? [Cynthia] - Voilà. [Kim] - C'est ça, je comprends. [Cynthia] - Exactement, c'est ça. Dans mon cas, je ne peux pas comparer avec les autres personnes sourdes comment elles vivent leur gestion dans le milieu du travail. Je te donne l'exemple suivant. Dans mon entreprise, j'ai été sept ans et dans cette entreprise, je n'ai eu aucune barrière de communication parce qu'on partageait toute la même langue. C'était tous en LSQ qu'on s'exprimait. Il y avait une facilité, il n'y avait pas de barrière. On faisait les affaires comme les autres qui parlent en français. Donc, nous, c'est le même principe. On n'avait pas de barrière. Bien sûr que quand on rencontrait un client à l'externe ou une personne entendante, on faisait appel à un interprète. Mais ce n'était pas dans notre horaire. C'était ponctuel qu'on faisait recours à des interprètes. Au SIVET, c'est toujours quelque chose dans le milieu de la communauté sourde. Le SIVET, c'est exceptionnel. Vraiment, c'est un beau mélange de personnes sourdes et entendantes. Par exemple, la répartition, ceux qui donnent les affectations aux interprètes, ce sont des personnes sourdes qui y œuvrent et aussi des personnes entendantes. Et à la comptabilité, ce sont des personnes sourdes. Dans la direction, on est deux personnes sourdes et le reste, ce sont des personnes entendantes. Et ce n'est pas tout le monde qui connaît les signes. Mais ils ont une sensibilité à l'importance d'avoir un interprète pour s'assurer qu'entre directeurs, on puisse communiquer entre nous. Et ce qui est intéressant au SIVET, c'est qu'ils offrent des cours privés de LSQ aux directeurs qui ne connaissent pas la langue des signes et aussi aux employés qui ne connaissent pas la LSQ. On a recours à des interprètes le temps que ces employés, que ces directeurs, puissent être en mesure de communiquer en LSQ directement. Cette intégration, je la trouve vraiment le fun. Il n'y a pas beaucoup de milieux inclusifs de cette façon. J'ai l'impression que c'est une belle chance dans mon parcours. Et le SIVET, vraiment… [Kim] - Est-ce qu'il y a des organismes qui t'ont aidée à démarrer ta première entreprise en termes de financement, de ressources ou quoi que ce soit, des outils que tu as eus? Est-ce qu'il y a des organismes où tu t'es débrouillée? As-tu eu droit à des subventions? [Cynthia] - Je me suis débrouillée toute seule. Je n'ai rien reçu pendant sept ans. [Kim] - Du tout. Avais-tu fait des démarches? C'est vrai? [Cynthia] - Je m'étais trop occupée à le faire. J'avais trop de choses à livrer. Mais ça fonctionnait super bien. Oui, j'ai eu des défis, bien sûr. Oui, je suis allée chercher des consultants. J'ai parlé avec d'autres entrepreneurs sourds qui provenaient des États-Unis. Parce qu'aux États-Unis, il y en a beaucoup. Donc, je suis allée chercher un réseau. Mais c'était ardu. C'était difficile parce que c'est des travailleurs autonomes. Ça, ça va. Mais mon défi était différent de leurs défis de travailleurs autonomes. Donc, entreprises et travailleurs autonomes, c'est différent. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai lu beaucoup, beaucoup. Et c'est la raison pour laquelle je suis allée au HEC faire mon MBA, pour aller chercher les outils. Je n'avais pas le choix, que j'aille les chercher. C'est drôle, je dis que je n'avais pas le choix parce que l'HEC, c'était vraiment une excellente expérience parce que les services d'interprétation étaient couverts. [Kim] - Tu dirais que tu as rencontré beaucoup de défis? Le plus grand défi que tu as encore aujourd'hui ou un défi que tu es fière d'avoir surmonté, ça serait quoi? [Cynthia] - L'impact que j'ai eu sur la communauté, sur la qualité de vie des personnes sourdes et malentendantes. C'est vraiment ça. L'impact que j'ai eu, l'impact sur la communauté, également sur la mentalité, comment la société perçoit les personnes sourdes. Pas la société en grand général, mais plusieurs personnes, justement avec mon entreprise, aussi l'ACS, l'Administrateur canadien de services de relais. Et tout ce que je fais, vraiment, que je suis fière, c'est d'avoir trouvé mon étoile du Nord, d'avoir eu un impact sur la qualité des personnes sourdes et malentendantes. Je suis vraiment fière de ça. Présentement, je vois vraiment une grande différence sur la qualité de vie quand je compare la situation aujourd'hui à il y a 10, 15, 20 ans. [Kim] - C'est quoi le meilleur conseil qu'on t'a donné en affaires? [Cynthia] - Le meilleur conseil qu'on m'a donné en affaires. Je te dirais, un esprit sain dans un corps sain. Encore une fois, c'est l'HEC. L'HEC où j'ai appris ça, je ne l'oublierai jamais cette journée. C'était pendant la pandémie, d'ailleurs. J'ai commencé mon MBA. Et c'était drôle, justement, d'ailleurs, pendant la pandémie. Qu'est-ce que j'allais faire? Je vais faire mon MBA durant la pandémie. J'avais déjà réfléchi que je voulais le faire. Puis cette journée en question, c'était la première journée d'accueil des étudiants et étudiantes. Notre groupe, notre cohorte. Louis Hébert, le directeur, l'ancien directeur aujourd'hui du MBA. Et il a dit : « Un esprit sain dans un corps sain ». À ce moment-là, ça faisait déjà environ cinq ans que j'étais en affaires? Et j'avais de la difficulté à trouver, disons, un moyen de prendre soin de moi-même, ma santé mentale. Parce que la santé mentale d'un entrepreneur, c'est difficile. C'est dur être entrepreneur. Pour la santé mentale, ce n'est pas facile. Quand il avait dit cette phrase, bien oui. Je voyais que les professeurs également du HEC, ils étaient tous en forme. Je voyais qu'ils avaient de l'air bien. Effectivement, ils géraient beaucoup de choses. Ils font ce qu'ils peuvent. Vraiment, pour moi, ça a été un modèle, ces professeurs au HEC. Vraiment, ça m'a donné depuis ce temps… [Kim] - Ça t'a resté dans la tête. [Cynthia] - Oui, c'est ça. J'ai développé la capacité d'une douceur et d'être avec moi, d'être plus douce avec moi. Parce qu'il n'y a personne de parfait. On fait tous notre possible. Et encore une fois, prendre soin de moi, faire de l'exercice, aller prendre de l'air, s'écouter. Donc, ça n'a l'air de rien. Mais un esprit sain dans un corps sain, ça, c'est oui. [Kim] - Cynthia, c'est quoi le mot « handicap » pour toi? Ça signifie quoi pour toi ce mot? Est-ce que c'est un blocage? C'est quoi pour toi? [Cynthia] - Oui, « handicap ». C'est sûr que je peux en parler, en parler, en parler. [Kim] - On va faire ça court. [Cynthia] - Oui, c'est ça. On va faire ça court. Oui, je suis d'accord. Mais le mot « handicap », il y a deux façons de le voir, le mot, entre toutes les façons. Mais la société, souvent, on interprète le mot « handicap » comme une déficience, un manque. Il me manque quelque chose. Ce n'est pas égal aux autres. Ce n'est pas performant comme les autres. De mon côté, je le vois plutôt le contraire. Donc, c'est la société qui nous handicape. [Kim] - Oui, c'est ça. Je le dis souvent, moi aussi. [Cynthia] - Oui, c'est ça. [Kim] - Je dis souvent, c'est la société qui me rappelle mes défis de communication. Moi, je ne me sens pas handicapée. [Cynthia] - C'est ça. [Kim] - C'est carrément ça. [Cynthia] - C'est ça. Je n'ai pas l'impression d'être handicapée. Comme tantôt, je te disais dans mon entreprise. Toute cette période de sept ans avec mon équipe, on s'exprimait tous en LSQ. Donc, on ne se sentait pas handicapé du tout. Donc, les affaires, on les faisait comme normal. Au SIVET aussi, je me sens bien. Comment dire? Le milieu est inclusif, accessible et respectueux. Donc, je ne me sens pas handicapée dans mon entreprise, au SIVET. Mais quand je sors à l'extérieur, je vois quelque part où ce n'est pas adapté. C'est là que je deviens handicapée, disons. [Kim] - C'est ça, exactement. [Cyntgia] - C'est ça. [Kim] - Je pense qu'on se comprend là-dessus. Je pense qu'on se comprend. C'est ça. [Cynthia] - On a fait ça court, mais c'est vrai. [Kim] - J'aimerais savoir, on s'en va déjà vers la fin de l'entrevue, déjà finie, presque. C'est quoi ton meilleur conseil que tu aimerais donner à toutes les personnes qui ont un handicap, on va dire, invisible cette fois-ci et qui aimeraient créer une entreprise, donc se lancer en affaires? Ce serait quoi ton conseil que tu aimerais leur donner? [Cynthia] - Bâtir une entreprise, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Pour moi, le conseil que je leur donnerais aux gens qui veulent changer le monde, disons, de se lancer en affaires. C'est vraiment de trouver le « inaudible ». Qu'est-ce que vous aimez? Qu'est-ce que le monde a besoin? Ils sont doués à quoi? Qu'est-ce qui est payé pour ça? Donc, il faut trouver le « ikigai ». Une fois que c'est trouvé, le reste va suivre d'emblée. Il faut continuer à traverser les défis, les épreuves, parce qu'être entrepreneur, c'est toujours le chaos. Mais quand on a le « ikigai », ça nous permet de passer à travers ces périodes difficiles et de poursuivre, de continuer. Voilà. [Kim] - Ça a bien du sens. J'ai eu beaucoup de plaisir à échanger avec toi, Cynthia, parce qu'on vit un peu les mêmes défis. C'est sûr que je ne parle pas la LSQ, mais j'ai vraiment apprécié de pouvoir avoir échangé avec toi. Merci beaucoup. [Cynthia] - Ça m'a fait un grand plaisir. Et aussi, ce que je te vois. Oui, merci. [Kim] - Merci d'avoir été avec nous. On se retrouve pour le dernier épisode du balado « Capable », dans lequel on va faire un retour sur toutes les belles discussions qu'on a eues. [Narrateur] - Ce balado vous est offert par le gouvernement du Québec. [Votre gouvernement. Logo du gouvernement du Québec.]