L’auteur-compositeur et interprète Martin Deschamps a longtemps porté le message de la Semaine québécoise des personnes handicapées. En effet, il a été porte-parole de la Semaine de 2002 à 2016.
Pendant toutes ces années, il a parcouru avec l’équipe de l’Office les différentes régions du Québec pour rencontrer des personnes exceptionnelles qui font la différence dans la vie des personnes handicapées.
À l’occasion de la 25e édition de la Semaine, nous l’avons rencontré pour qu’il nous parle, entre autres, de son expérience à titre de porte-parole et de l’importance de souligner encore la Semaine en 2021.
J’ai toujours été un grand porteur du flambeau de la liberté et de la défense des personnes handicapées. En fait, je dirais plutôt un appui pour les personnes handicapées. Comme j’étais déjà dans les médias, c’était facile pour moi de communiquer les informations de l’époque qui sont encore les mêmes aujourd’hui, c’est-à-dire de rendre la société plus inclusive pour les personnes handicapées pour qu’elles puissent vivre à part entière.
C’était important pour moi de m’impliquer auprès de l’OPHQ. L’équipe de l’époque avait des projets très intéressants qui m’ont permis de rencontrer des gens assez exceptionnels qui m’ont impressionné. C’était beaucoup axé sur la musique parce que c’est ma passion et que j’étais le porte-parole. J’étais le « rocker de la Semaine » (rires). En fait, je sentais une ouverture d’esprit face à la différence, mais aussi une ouverture d’esprit face à la façon de communiquer ce message. Quand j’arrivais en Gaspésie, il y avait des artistes handicapés qui participaient à l’événement et qui vivaient à part entière. Ces personnes m’ont beaucoup inspiré et encouragé à poursuivre mon implication.
J’ai eu plusieurs beaux souvenirs qui sont restés imprégnés, entre autres en Abitibi. J’ai rencontré un groupe de musiciens autistes. À les voir, je n’aurais pas cru qu’ils faisaient de la musique sur une scène. Ils étaient très calmes et réservés en public. Même moi, en tant que personne handicapée, j’ai été impressionné quand je les ai vus arriver sur scène. Ils étaient de véritables musiciens professionnels. C’était incroyable de voir le chanteur et le batteur, en particulier. C’était vraiment impressionnant de les entendre!
Puis, en Gaspésie, j’ai rencontré un homme fantastique et un très bon porte-parole de l’Office, Martin Trépanier. C’est un grand communicateur! C’est spécial, c’est souvent des personnes handicapées qui m’impressionnent le plus.
Le fait que je suis né handicapé, j’ai accepté mon sort de façon « all right », comme on dit : tout le monde « deal » avec son sort.
Lorsqu’on a conscience qu’il y a des forces et des faiblesses en nous, il faut apprendre à vivre avec ce que l’on est. Si on comprend ça, on peut avancer dans la vie avec une certaine résilience. Mais, en même temps, il y a tellement de situations variées et des contextes différents d’une personne handicapée à l’autre. Tout le monde a droit à la vie et à son bonheur. C’est la base.
Quand j’étais jeune, j’étais plus du genre à montrer ce que j’étais capable de faire. Parfois, une activité peut paraître impossible, mais dans mon cas, j’ai développé des techniques pour pouvoir jouer de la guitare, de la batterie et même, faire du ski. Il faut croire beaucoup en soi pour le faire, mais ça aide beaucoup d’avoir du monde autour de toi qui t’aime et croit en toi. En fait, j’ai la chance d’avoir des parents extraordinaires et une famille, ma femme et ma fille. Je suis un homme vraiment chanceux et choyé.
Oui, c’est toujours important aujourd’hui. Depuis quelques années avec les réseaux sociaux, il y a une espèce de fragilité au niveau de la communication. C’est important de bien exprimer et de formuler ce que l’on veut dire. Il ne faut pas qu’il y ait trop de place pour laisser libre cours aux interprétations.
Par exemple, les commentaires ainsi que les encouragements à l’endroit des personnes handicapées doivent se faire de façon conviviale et respectueuse. Ce respect amène une meilleure compréhension de ce qu’elles vivent au quotidien.
Au fond, peu importe le slogan de la Semaine, le but du message est d’essayer d’être plus inclusif pour que les personnes handicapées aient une vie plus intéressante, qu’elles aient des opportunités de travail intéressantes, qu’elles puissent faire des sorties et des activités et vivre leur passion comme tout le monde.
On se souhaite qu’après la pandémie, il y ait encore plus d’ouverture d’esprit et que cette expérience nous ait fait prendre conscience de l’importance de la chaleur humaine et de la proximité. Quand tu es une personne handicapée, tu es parfois laissée seule et à l’écart. Je souhaite que les gens se rendent compte de l’importance de cette proximité avec les autres et qu’elle revienne en force.
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