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Office des personnes handicapées du Québec

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Cyberbulletin officiel de l'Office des personnes handicapées du Québec

Volume 15 - numéro 6 - octobre 2021

ACTUALITÉS

Entretien avec Laurie-Ève, une employée handicapée aux multiples compétences

Pour mousser sa campagne « Entreprise inclusive. Entreprise d’avenir. »  l’Office va diffuser, dès la semaine prochaine, une série de vidéos publicitaires mettant en valeur les compétences professionnelles de personnes handicapées. Elles pourront être visionnées sur Henkel Média et notre page FacebookCe contenu Web externe, qui s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, peut comporter des obstacles à l'accessibilité puisqu'il est hébergé dans un autre site Web..

Cette série de vidéos intitulée « Des compétences avant tout » vise, comme son nom l’indique, à inciter les employeurs à voir au-delà des idées reçues et à ne pas se priver du talent des personnes handicapées.

Vous aurez ainsi la chance de découvrir le profil professionnel de quatre travailleurs handicapés soit Audrey, Damien, Marc-André et Laurie-Ève. Pour souligner la sortie prochaine de ces vidéos, l’Office s’est entretenu avec cette dernière.

Bonjour Laurie-Ève, peux-tu te présenter à nos lecteurs?

Je m’appelle Laurie-Ève, et je travaille comme conseillère en intégration pour Mémo-QC depuis un an.

Je suis devenue paraplégique à la suite d’un accident de glisse en 2015. Je ne peux donc plus bouger mes jambes.

Mais, sinon, je suis une personne assez active. Je fais de la natation, je vais au gym, et je jouais au basket-ball en fauteuil roulant avant la pandémie.

Je suis aussi une personne positive et dynamique, et j’ai un bon sens de l’humour. Je fais beaucoup de blagues! D’ailleurs, j’écris une chronique d’humour dans le Paraquad, le magazine de Mémo-Qc.

Quels sont les principaux obstacles que tu as rencontrés dans ton parcours professionnel?

Je n’ai pas eu un énorme parcours professionnel, parce que, quand j’ai eu mon accident, j’étudiais. Je terminais mon bac en enseignement en adaptation scolaire. Mon emploi chez Mémo-Qc a été mon premier « vrai » emploi.

Par contre, pendant mes études, mon dernier stage en enseignement était dans une école, et l’accessibilité… ce n’était pas toujours évident… Les toilettes n’étaient pas toujours accessibles.

J’ai aussi fait un DEP en secrétariat. Il y avait juste une entrée accessible, et la rampe était trop raide et éloignée de l’entrée principale. Il fallait que quelqu’un m’aide, alors ce n’était pas évident.

Comment t’es-tu retrouvée à travailler pour Mémo-Qc?

À la suite de mon accident, j’ai rencontré des conseillers en réadaptation chez Mémo-Qc. Je suis devenue membre de l’organisme et j’ai participé à certaines de leurs activités.

J’ai également discuté de mon avenir avec une conseillère. On regardait mes options, comme retourner à l’école ou travailler. C’est avec elle que j’ai décidé de faire un DEP en secrétariat, mais ça ne me convenait pas. La conseillère m’a alors envoyé l’offre d’emploi de conseillère en intégration, parce qu’elle me voyait dans ce poste. J’ai fait l’entrevue et j’ai été sélectionnée!

Peux-tu nous en dire plus sur cet emploi?

Nous, les conseillers, on est présents dans les centres de réadaptation. On fait de la relation d’aide et du mentorat. On accompagne les blessés médullaires dans toutes les phases de leur réadaptation en établissant une relation de confiance. On les rencontre, on les écoute et on discute de ce qui leur est arrivé pour leur apporter un soutien personnalisé.

On leur donne aussi des conseils, par exemple sur l’adaptation de véhicule, l’adaptation de leur maison. On les informe sur les programmes qui existent.

On apporte également du soutien à la famille, et on fait le lien avec les professionnels de la santé qui sont autour du patient.

Et on organise des activités pour favoriser les rencontres et briser l’isolement. Une fois la réadaptation terminée, on continue d’être là pour eux, de les accompagner.

Avez-vous aussi des services d’employabilité?

Oui! On a aussi un service d’employabilité offert sur l’île de Montréal. Donc on fait de l’accompagnement et du soutien à l’emploi. Au départ on évalue les besoins, la connaissance de soi, on fait un bilan des compétences, on regarde les choix professionnels.

Ensuite, on explore le marché du travail. On aide dans la méthode de recherche d’emploi : lettre de présentation, aide à la rédaction du CV, préparation des entrevues.

On intervient ensuite par rapport à l’adaptation du poste de travail. On vérifie si la personne est admissible à un programme existant, comme le Contrat d’intégration au travail (CIT), ou à un programme de subvention pour l’accessibilité.

Et, une fois que les personnes sont embauchées, on continue à faire un suivi. Par exemple, on s’occupe de renouveler les CIT. On fait aussi le lien avec l’employeur. C’est un travail d’équipe. C’est du cas par cas. S’il y a un employé qui a besoin d’un suivi plus régulier, le conseiller va être plus présent.

Les employeurs peuvent aussi faire appel à nous s’ils souhaitent embaucher une personne handicapée. (Voir encadré.)

Pour ta part, de quelles adaptations as-tu besoin pour occuper un emploi?

Ce n’est pas compliqué. Il faut que l’établissement soit accessible.

J’ai besoin d’une salle de bain accessible. Et il ne suffit pas de mettre une affiche « accessible » pour qu’elle le soit... ça m’est arrivé souvent que des toilettes « accessibles » ne le soient pas vraiment.

Le poste de travail doit aussi être adapté. Je dois pouvoir me glisser sous le bureau avec mon fauteuil roulant.

Mais si les lieux sont accessibles, c’est comme si je n’avais pas de handicap, je peux travailler comme tout le monde.

Y a-t-il un message en particulier que tu souhaiterais adresser aux employeurs?

Oui. Je leur dirais qu’il est important de rester ouverts et de ne pas sous-estimer des candidats parce qu’ils ont un handicap.

Je ne veux pas généraliser, et, bien sûr, tout le monde peut développer des compétences, mais je sais, par expérience, que, souvent, les personnes handicapées développent de belles compétences comme la capacité d’adaptation et la débrouillardise.

Bref, on est d’excellents candidats, pour toutes sortes d’emploi, comme n’importe qui d’autre.

Y a-t-il un conseil que tu souhaiterais adresser aux personnes handicapées en recherche d’emploi?

Il va sûrement y avoir des obstacles, et il y a encore du chemin à faire au niveau des mentalités, mais elles ne doivent pas se décourager.

Je leur dirais aussi qu’il n’y a pas de mal à se faire accompagner dans ses démarches d’emploi, au besoin. Il ne faut pas hésiter, par exemple, à entreprendre une démarche pour apprendre à bien se connaître. Ça peut faire une différence et t’aider à savoir quel travail tu souhaites occuper, savoir ce que tu veux apporter de différent ou de spécifique dans le cadre de ton travail.

Je leur dirais aussi de se faire confiance.

Tu as immédiatement accepté de participer à ce projet vidéo, pourquoi était-ce important pour toi?

J’ai participé, évidemment, parce que ça me touche personnellement comme cause. Et surtout, ces temps-ci, en contexte de pénurie de main-d’œuvre, on ne peut pas se permettre de passer à côté de plein de candidats qui ont du potentiel.

Des services pour les employeurs

Moelle épinière et motricité Québec (Mémo-Qc) intervient pour faciliter l’intégration sociale des personnes ayant une lésion à la moelle épinière, faire la promotion de leurs droits et soutenir la recherche. Son action vise également le développement de l’employabilité de ces personnes. L’organisme offre également des services aux employeursCe contenu Web externe, qui s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, peut comporter des obstacles à l'accessibilité puisqu'il est hébergé dans un autre site Web. tels que :

  • Présélection des candidats;
  • Main-d’œuvre qualifiée;
  • Information et accès à certains programmes de subventions;
  • Négociation et prise en charge de certaines demandes de subvention;
  • Accompagnement, suivi et soutien lors de l’intégration en emploi.

Leurs services sont offerts à toute entreprise ayant un numéro d’entreprise du Québec (NEQ) et étant inscrit à la CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail) qui est disposée à collaborer à l’intégration et au maintien en emploi d’une personne ayant une incapacité physique ou neurologique.

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