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Office des personnes handicapées du Québec

Conjuguer nos forces. Cyberbulletin Express-O.
Cyberbulletin officiel de l'Office des personnes handicapées du Québec

Volume 16 - numéro 2 - Juin 2022 - Édition spéciale SQPH

ACTUALITÉS

Luca (Lazylegz) Patuelli contribue à 100 % de ses capacités

Luca (Lazylegz) Patuelli.

« Adapter, rester positif et apprendre à faire les choses à sa façon » est la devise qui inspire Luca Patuelli, allias Lazylegz, depuis toujours. Partout où il passe, il insuffle ce désir de se dépasser à tous ceux et celles qui participent à ses ateliers de danse et à ses conférences.

Danseur et chorégraphe depuis plus de vingt ans, Luca a développé un style de danse unique en utilisant ses béquilles et la force de ses bras. Un style qui lui a valu une reconnaissance mondiale. En effet, il parcourt le monde pour enseigner et partager sa passion pour la danse avec des personnes de tous les âges et de toutes capacités.

Ce danseur au cheminement impressionnant était alors tout désigné pour devenir l’interprète de la vidéo promotionnelle du thème de la 26e édition de la Semaine québécoise des personnes handicapées. L’équipe de l’Express-O l’a rencontré pour qu’il nous raconte ce qui l’anime chaque jour et ce qu’il souhaite transmettre en participant à cette campagne de sensibilisation de la Semaine.

Qu’est-ce que cela représente d’être l’interprète de la vidéo promotionnelle de la Semaine?

Quand j’ai reçu l’invitation, ça a été un grand honneur! La Semaine québécoise des personnes handicapées est un bon moment pour rappeler à la société en général l’importance de reconnaître les capacités des personnes handicapées. Pour moi, faire partie de cette campagne me permet d’expliquer ma vision du futur parce que ça fait plusieurs années que je m’implique dans la communauté. Ma vision, en toute sincérité, est que la célébration de la Semaine québécoise des personnes handicapées est importante, mais la célébration de l’humanité en général est quelque chose que l’on doit faire tous les jours, pas seulement pendant une semaine. C’est peut-être une vision un peu utopique, mais j’aimerais que cette sensibilisation se fasse tous les jours.

Votre passion pour la danse urbaine vous a amené à devenir un ardent défenseur pour l’intégration de toutes personnes, peu importe leur capacité dans ce domaine artistique. Racontez-nous cette passion qui vous a animé et vous anime encore aujourd’hui?

En effet, j’ai cofondé le projet RAD qui a été le premier programme de danse urbaine inclusive au Canada. On a travaillé avec les studios de danse pour les rendre accessibles aux personnes handicapées. Puis, on a formé les professeurs de danse pour qu’ils apprennent à travailler avec les personnes handicapées afin de les intégrer dans les cours de danse réguliers.

Depuis ce projet, un de mes ateliers de danse porte sur l’intégration des personnes handicapées dans les chorégraphies et les spectacles. Plusieurs organisations, fondations et studios de danse m’engagent pour donner des formations à leurs professeurs pour faire de la sensibilisation sur l’intégration du « handicap » dans les cours de danse.

Ces ateliers de danse viennent donc s’ajouter à vos nombreux spectacles internationaux avec la troupe de danse ILL-Abilities Crew. Une troupe que vous avez créée en vous entourant des « meilleurs » danseurs internationaux « différents », comme vous le dites si bien. Depuis ces dernières années, remarquez-vous une plus grande ouverture pour l’intégration de danseuses et de danseurs professionnels handicapés dans les spectacles?

Exactement, il y a plus d’ouverture depuis les dix dernières années où l’on voit plus de personnes handicapées sur les scènes qui participent et qui sont intégrées à d’autres danseurs professionnels qui n’ont pas de « handicap ». En ce moment, il y a beaucoup de danseurs qui ont besoin de nourrir leur création et vont trouver une nouvelle façon de travailler avec moi et moi aussi avec eux. Quand il y a une ouverture de travail, ils peuvent apprendre de nouveaux mouvements et c’est la même chose pour moi. C’est comme un échange et un partage d’expertise.

La danse urbaine dans laquelle vous excellez est assez acrobatique et demande beaucoup de force. Qu’est-ce que ce style de danse peut apporter aux personnes handicapées?

La beauté de cette danse, c’est qu’elle offre plus de flexibilités pour adapter les mouvements. Les personnes handicapées peuvent s’exprimer et bouger à leur façon dans mes ateliers. La raison pour laquelle je fais du breakdance, c’est à cause de ma différence. Je peux créer mes propres mouvements quand je fais du break et du hip-hop. Ma différence fait ma force parce que je peux faire des mouvements que d’autres, sans incapacité, ne peuvent pas faire.

Quel accomplissement vous rend le plus fier?

Je dirais que je suis devenu un danseur de renommée internationale. J’ai eu beaucoup d’opportunités à danser avec de grands danseurs et de partager ma passion de la danse et, pas seulement en performance. Je donne aussi beaucoup de conférences en quatre langues, en français, en anglais, en espagnol et en italien. Même quand je suis dans des pays où je ne parle pas la langue, j’ai des traducteurs pour rendre mes conférences universelles. Je fais ça avec l’intention de réunir les personnes pour la passion de la danse.

Pour donner une idée de l’accomplissement dont je suis très fier, j’ai organisé en 2018 un événement de breakdance aux Grands ballets de Montréal où tout le monde était invité. Il y avait des personnes de 4 à 80 ans, des personnes avec des « handicaps » différents et des personnes sans « handicap ». On a été le premier événement de hip-hop et le premier à réunir autant de personnes handicapées aux Grands ballets. On a battu deux records cette soirée-là.

En cette Semaine québécoise des personnes handicapées, quel message souhaitez-vous livrer?

Je pense que les gens connaissent déjà mon message « Pas d’excuses, pas de limites ». En général, ce que je veux transmettre avec ce message, c’est d’encourager les personnes à vivre, à s’adapter et à faire les choses à leur façon. C’est vraiment de prendre le temps de croire en nous en ayant confiance de se hisser au-delà de ses limites. Ce que l’on veut dire par « Pas d’excuses, pas de limites », c’est d’être fier de sa différence et de l’utiliser comme une force.

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