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Quand on voit seulement la différence, on perd de vue le potentiel. C’est sous ce message fort de sens que débute dans quelques jours la 29e édition de la Semaine québécoise des personnes handicapées (Semaine). Ce thème nous invite à nous interroger sur le regard que l’on porte envers autrui, aussi différent puisse-t-il nous sembler. Il nous amène également à le changer, ce regard, à dépasser les préjugés et à reconnaître la richesse que chaque personne apporte ou est susceptible d’apporter à notre société.
Tout changement nécessite une prise de conscience, une meilleure perception de ce qu’est la réalité. C’est en ce sens que nous avons rendue publique tout récemment une série de six rapports issus de nos travaux visant à mieux répondre aux besoins essentiels des personnes handicapées. Ces rapports, disponibles dans la page des publications de l’Office sur Québec.ca, brossent un portrait clair des besoins comblés et non comblés dans des sphères fondamentales de la vie : soutien à domicile, habitation, communications, déplacements, réadaptation. Ces données nous rappellent que les obstacles sont bien réels, mais qu’ils sont aussi surmontables, si l’on agit collectivement.
Dans ce numéro d’Express-O, vous trouverez différents articles liés au thème de la Semaine, dont notamment des entrevues avec nos porte-paroles, Luca « Lazylegz » Patuelli et Rosalie Taillefer-Simard ainsi qu’avec Daniel H. Lanteigne, membre du conseil d’administration de l’Office, mais également modèle pour l’affiche conceptuelle de cette année. Nous vous présentons également un compte-rendu de la dernière séance du conseil d’administration de l’Office.
À l’aube de la Semaine québécoise des personnes handicapées, je vous invite à en profiter pour écouter, apprendre et agir. Parce qu’en misant sur le potentiel de tout un chacun, c’est tout le Québec qui est gagnant.
Bonne semaine!
Chaque année, la Semaine québécoise des personnes handicapées met en lumière les enjeux rencontrés par les personnes handicapées. En 2025, le thème « Quand on voit seulement la différence, on perd de vue le potentiel » prend tout son sens à travers le parcours et les paroles inspirantes de deux personnes engagées. Il s’agit des porte-paroles de la Semaine, qui incarnent ce message avec force : Rosalie Taillefer-Simard, animatrice, comédienne et artiste, et Luca « Lazylegz » Patuelli, danseur et conférencier de renommée internationale.
D’emblée, Rosalie dit vivre son rôle de porte-parole avec fierté : « Il y a encore des choses à améliorer. Je continue avec plaisir d’être porte-parole pour que la société devienne plus inclusive. » Elle souhaite que les personnes handicapées se sentent bien dans leur peau et soient reconnues pour leur potentiel.
Luca avance de son côté qu’être porte-parole est bien plus qu’un titre : « Il ne s’agit pas seulement d’un jalon personnel ou professionnel, mais d’une occasion d’amplifier la voix des autres. »
Le thème de cette année les a touchés tous les deux en plein cœur. « Oui, c’est ça. C’est exactement ce que j’essaie de montrer dans tout ce que je fais. », s’exclame Luca. Toute sa vie, il a dû faire face à des jugements fondés sur son incapacité, sa différence. Mais c’est lorsque l’on a vu sa passion, son potentiel et sa motivation que les portes se sont ouvertes.
Rosalie partage ce sentiment : « On doit aller au-delà de la première image. J’évite d’ailleurs d’écrire que je suis malentendante sur mon CV parce que je veux qu’on me rencontre, qu’on voie qui je suis. » Elle se souvient qu’une personne lui avait dit qu’elle ne pourrait jamais être comédienne parce qu’elle est sourde. « Sur le moment, je me suis sentie choquée, mais je me suis dit qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver. J’ai décidé quand même d’aller faire une audition et j’ai été choisie! » Elle souligne qu’il ne faut pas que ces remarques ou ces critiques négatives deviennent des barrières dans notre parcours de vie.
Tous deux ont été marqués par des personnes qui ont cru en eux. Pour Rosalie, c’est une gérante de boutique qui lui a offert sa première expérience professionnelle, s’adaptant à ses besoins et en lui faisant confiance. Pour Luca, ce sont des camarades de classe qui lui ont fait réaliser qu’il pouvait danser avec le haut de son corps, développant un style de danse unique en utilisant ses béquilles et la force de ses bras. Un style qui lui a valu une reconnaissance mondiale.
Les deux porte-paroles souhaitent briser les préjugés persistants. Luca dénonce l’idée que les personnes handicapées sont « inspirantes simplement parce qu’elles existent ». Il ajoute que les personnes handicapées, comme tout le monde, sont des professionnels, des créateurs, des travailleurs et des leaders. « Nous voulons du respect, des opportunités et un accès équitable aux mêmes choses que tout le monde. Il en va de même pour tous ceux et celles qui surmontent les obstacles et s’efforcent de vivre une vie pleine de sens. »
Ce qui est réellement inspirant, selon lui, c’est la passion, l’éthique de travail et la créativité, qui sont des qualités universelles. « Il ne s’agit pas de faire comme si les défis n’existaient pas, mais d’apprendre à les relever à sa manière. Il s’agit de transformer ce qui vous rend différent en quelque chose de puissant. Parce qu’une fois que vous avez fait cela, vous cessez de voir les limites et vous commencez à voir les possibilités. », précise Luca.
Rosalie abonde dans le même sens. Elle veut démontrer qu’être handicapée n’est pas synonyme d’avoir une vie remplie d’obstacles. « Au contraire, nos vies sont remplies d’activités, d’amitiés et de réussites. Tous mes amis ont des emplois et sont bien entourés », souligne-t-elle. Grâce à la technologie et à l’ouverture d’esprit, bien des obstacles peuvent être levés.
Pour que le changement devienne réalité, les deux porte-paroles appellent à l’action. « L’inclusion ne peut pas être une réflexion après coup », insiste Luca. Elle doit être pensée dès le départ dans les politiques, les espaces et les milieux de travail. « Mais il ne s’agit pas seulement d’un travail pour les institutions ou les employeurs, c’est aussi quelque chose auquel nous, en tant que membres de la communauté des personnes handicapées, devons participer. Nous devons rester ouverts, nous exprimer, partager nos réalités et écouter les autres afin de trouver des solutions ensemble. L’inclusion réelle est une conversation qui va dans les deux sens. Elle nécessite une collaboration, une confiance et une volonté d’adaptation de la part des deux parties. », estime Luca.
Rosalie résume avec simplicité : « Prenez le temps de nous connaître. On peut vous surprendre. On a du POTENTIEL! »
Et Luca de conclure que : « Ce n’est pas juste une campagne, c’est un rappel du travail à faire chaque jour. » C’est une invitation claire à changer de regard et à voir, enfin, le potentiel.
Dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées, ne manquez pas le Festival Pas de Limites, qui se tiendra du 5 au 7 juin 2025 à la Maison de la culture Hochelaga-Maisonneuve (4200, rue Ontario Est, à Montréal).
Organisé par l’organisme Pas d’excuses Pas de Limites du porte-parole de la Semaine, Luca « Lazylegz » Patuelli, cet événement gratuit mettra à l’honneur des artistes de la scène internationale qui repoussent les frontières du mouvement et de la créativité.
5 juin 2025
6 juin 2025
7 juin 2025
Joignez-vous à cette célébration inclusive où le talent s’exprime sans limites!
Pour en savoir plus et pour réserver, rendez-vous sur la page Facebook Événement Festival Pas de Limite
Dans le cadre de la 29e édition de la Semaine québécoise des personnes handicapées (Semaine), nous avons souhaité nous entretenir avec Daniel H. Lanteigne, membre du conseil d’administration de l’Office et modèle pour le visuel de la campagne de la Semaine. Découvrez comment son parcours personnel et professionnel a été profondément marqué par son expérience du « handicap ».
À l’âge de 4 ans, un accident bouleverse la vie de Daniel : il perd une partie de son pied droit. S’ensuivent des années ponctuées d’infections qui le mèneront finalement à une amputation sous le genou à l’âge de 15 ans. Malgré les épreuves, cette réalité devient un moteur de résilience et d’engagement. Son premier emploi d’été le ramène aux Amputés de guerre, l’organisme qui soutient sa famille et lui depuis l’enfance. C’est grâce à cette expérience que Daniel découvre sa passion pour les causes sociales.
Après un détour par le secteur bancaire, où il œuvre dans le domaine des dons et commandites, il choisit de consacrer sa carrière au milieu philanthropique. Il retourne alors aux Amputés de guerre, cette fois du côté des communications et de la philanthropie. Quelques années plus tard, Daniel devient directeur général de la Fondation Réa, née de la fusion des fondations de trois centres spécialisés, dont celle de l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal, l’endroit où il avait lui-même été soigné.
Il occupe aujourd’hui le poste de vice-président Talent, stratégie, impact au sein du cabinet BNP INSPIRE, spécialisé en gestion philanthropique. Il accompagne des organismes comme la Fondation Réa, notamment.
Le tout premier contact de Daniel avec l’Office remonte à lorsqu’il recevait sa vignette de stationnement pour personnes handicapées, alors distribuée par l’Office. Au fait du rôle de l’organisme au sein de l’appareil gouvernemental et auprès de la population, il est notamment familier avec certaines de ses initiatives reconnues, comme le Prix À part entière.
Lorsque l’occasion de siéger sur le conseil d’administration de l’Office se présente, Daniel accepte sans hésiter : « C’était une réponse émotive, instinctive. Je me suis dit que je ferais de la place dans mon agenda, tout simplement. » Son profil en ressources humaines (il est membre de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés) apporte une perspective précieuse au sein du conseil.
Ce sont les mandats de l’Office, tant auprès de la population qu’au sein de l’appareil gouvernemental, qui ont motivé l’engagement de Daniel. Sensibiliser et accompagner ont toujours été au cœur de ses valeurs. Il croit fermement que de petits gestes peuvent mener à de grands changements en matière d’accessibilité et de participation sociale. L’esprit de collaboration et le sens de l’engagement qui animent le conseil d’administration de l’Office sont, selon lui, non seulement stimulants, mais aussi profondément inspirants. « Tout le monde est là dans un esprit de grande collaboration, dans une approche constructive. C’est très sain, et, je dirais même, rafraichissant. »
Être invité à incarner le modèle de la Semaine cette année est un honneur que Daniel accueille avec fierté. Le message de la campagne lui tient particulièrement à cœur : « Le slogan On perd de vue le potentiel quand on voit seulement la différence, résonne énormément chez moi. », déclare-t-il.
Pour lui, il est essentiel de prendre le temps de parler explicitement du « handicap », car malgré les progrès réalisés en équité, diversité et inclusion, les personnes handicapées demeurent fortement sous-représentées, surtout dans les postes décisionnels et les conseils d’administration. « Dans toutes les sphères de la diversité, ce sont encore les personnes handicapées qui occupent le moins de postes de direction. », mentionne Daniel.
Il souligne les obstacles qui nuisent à la participation des personnes handicapées dans le monde du travail : les appréhensions liées aux accommodements, le regard trop focalisé sur l’incapacité plutôt que sur les compétences. Pourtant, selon lui, les personnes handicapées constituent un bassin de talents inestimable, particulièrement dans un contexte de pénurie de
main-d'œuvre. « Ce sont des personnes fiables, résilientes, reconnaissantes. Elles sont prêtes à s’engager quand une opportunité se présente. »
Daniel espère non seulement que cette campagne inspirera les personnes handicapées, mais fera aussi réfléchir les employeurs et décideurs. En changeant notre regard, en apprivoisant la différence, c’est toute la société qui y gagne : « Soyons dans l’accueil de la différence, apprenons à dialoguer, à nous comprendre. », conclut Daniel.
À l’occasion de la Semaine québécoise des personnes handicapées, nous vous invitons à explorer une réalité souvent méconnue : les incapacités invisibles. Elles ne se voient pas, mais elles influencent profondément la vie de nombreuses personnes. Trop souvent, elles sont banalisées, incomprises ou ignorées. À travers les portraits de Dany, Marilyn et Loïc, nous vous proposons de découvrir trois parcours inspirants, marqués par la résilience, l’authenticité et la détermination.
Leurs témoignages nous rappellent que la participation sociale passe par l’écoute, la reconnaissance et le soutien, afin que chacun puisse contribuer pleinement à la société.
Derrière un parcours professionnel impressionnant dans la fonction publique québécoise se cache une femme passionnée, curieuse de tout et résolument guidée vers l’authenticité et la profondeur des relations humaines. Dany est conseillère en intervention stratégique à l’Office où elle coordonne le programme visant à améliorer la réponse gouvernementale aux besoins essentiels des personnes handicapées. Mais au-delà de son titre, Dany est une femme aux multiples intérêts. Elle s’intéresse à la littérature, s’occupe avec soin des animaux et se passionne pour la politique internationale, le jardinage et bien d’autres sujets.
Ce que l’on remarque moins rapidement, c’est que Dany a une incapacité visuelle grave, causée par l’albinisme. Elle possède moins de 10 % d’une vision dite normale et elle est très sensible à la lumière.
Son autonomie remarquable est à double tranchant : elle impressionne, mais elle fait aussi oublier les efforts colossaux qu’elle investit pour maintenir ce niveau d’autonomie. Propriétaire d’une maison, mère de deux fils qu’elle a élevés seule et professionnelle accomplie, Dany doit pourtant planifier chaque détail de son quotidien avec une rigueur absolue. La moindre entorse à son organisation comme un objet déplacé ou une information visuelle inaccessible peut devenir un véritable défi. Bien souvent, ces défis passent inaperçus aux yeux des autres.
« On oublie parfois que mener une vie "normale" peut être épuisant. Chaque action demande une concentration, une mémoire et une résilience hors du commun. Lire une étiquette à l’épicerie, voir le numéro de l’autobus qui approche, animer une réunion virtuelle tout en suivant les interventions : tout cela exige un effort soutenu », confie-t-elle.
Malgré tout, Dany choisit d’avancer. Depuis l’enfance, elle a appris à voir le danger, mais à foncer quand même. Elle a fait du rafting, appris à skier dans les Alpes, joué de la flûte dans une harmonie et vécu loin de chez elle pour le travail. Cette audace, elle la doit à ses parents qui ont choisi de lui faire confiance plutôt que de la surprotéger. « J’ai eu la chance de naître dans un milieu qui ne voyait pas ma différence et qui encourageait le développement de mes habiletés et de mes talents. Mes parents restaient tout près au cas où, mais ils me laissaient toujours aller sans avoir peur que je me butte à un obstacle. » Une philosophie qu’elle perpétue encore aujourd’hui, avec gratitude.
Si elle a longtemps ressenti le besoin d’expliquer sa condition, elle a aussi connu la tentation de la cacher, surtout au début de sa carrière. Elle ne voulait pas être réduite à son incapacité ou utilisée comme un symbole de vertu par ses employeurs. Elle a donc choisi de performer et de toujours dépasser les attentes. Son rempart, c’était l’excellence.
Aujourd’hui, elle assume pleinement qui elle est. Elle sait qu’un « handicap » n’enlève rien à la valeur d’une personne. Ce qu’elle apprécie le plus chez les autres, ce sont ceux qui la reconnaissent comme une personne à part entière. Ceux qui reconnaissent ses forces et ses défis, mais qui acceptent de la soutenir, au besoin, sans l’infantiliser. Ceux qui la respectent sans complaisance.
Marilyn est mère de trois enfants et entrepreneure dans le domaine canin. Elle mène de front sa vie familiale et professionnelle avec énergie et passion, entourée de ses fidèles compagnons à quatre pattes.
À première vue, rien ne laisse présager une incapacité chez Marilyn. Pourtant, une surdité partielle due à une malformation génétique ponctue chaque moment de son quotidien. « Suivre une conversation dans un milieu bruyant exige une attention constante. Localiser un son est parfois impossible et une fatigue auditive s’accumule au fil de la journée. Mon cerveau travaille sans cesse pour compenser le manque d'informations sonores. »
Dans son salon de toilettage, le bruit ambiant rend souvent les échanges complexes, particulièrement avec ses clientes et ses clients. Elle doit fréquemment adapter son environnement, demander aux gens de lui faire face pour pouvoir lire sur leurs lèvres ou leur demander de répéter. Depuis huit ans, elle porte aussi des aides auditives. Elles améliorent sa perception sonore, bien qu’elles ne résolvent pas tous les défis.
Malgré sa résilience, que ce soit au travail ou dans ses relations personnelles, Marilyn a longtemps ressenti le besoin d’expliquer sa situation. Elle mentionne que plusieurs conflits vécus étaient souvent directement liés à des informations mal comprises à cause de sa surdité. Elle souligne à quel point il est essentiel que les gens saisissent l’impact de cette incapacité invisible sur la communication, l’estime de soi et le sentiment d’isolement.
Ce qui la blesse le plus, c’est l’impatience. Celle d’un inconnu agacé de devoir répéter ou celle, plus subtile, de ses proches quand la fatigue s’installe. En contrepartie, ce qu’elle apprécie, c’est la bienveillance et la reconnaissance de l’effort qu’elle déploie chaque jour pour rester connectée aux autres.
Pendant longtemps, Marilyn a refusé de se considérer comme une personne handicapée. Aujourd’hui, elle assume pleinement son parcours et en parle avec franchise pour sensibiliser son entourage et briser les tabous. Elle constate tout de même une ouverture grandissante chez les jeunes qui sont davantage sensibilisés. « Ma plus jeune fille porte aussi des aides auditives. Elle les a choisies colorées et les porte avec fierté! Elle reçoit rarement des commentaires négatifs ou des remarques blessantes. Cette acceptation à la différence, c’est le fruit de la sensibilisation. Cela montre à quel point c’est essentiel. »
Loïc est un élève de première secondaire inscrit au Programme d’éducation internationale. Il est passionné par la science, l’histoire et les jeux vidéo. Il est aussi une personne ayant un trouble du spectre de l’autisme, une hypersensibilité sensorielle, un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et une douance.
Son incapacité est invisible, mais bien réelle. « Quand je suis stressé, j’ai de la difficulté à regarder les gens dans les yeux et je me répète beaucoup. Il m’arrive de pleurer dans des situations stressantes et je n’aime pas la nouveauté », explique-t-il.
Dans son quotidien, Loïc doit composer avec des irritants qui échappent souvent à celles et ceux qui l’entourent. « Les bruits m’irritent et me déconcentrent. Les relations sociales sont aussi difficiles pour moi. » Avec le temps, il a appris à s’adapter, mais il doit parfois s’isoler ou changer de pièce pour retrouver son équilibre. Heureusement, il peut compter sur l’aide d’une technicienne en éducation spécialisée (TES) et d’un technicien en travail social (TS) pour lui proposer des stratégies.
Loïc choisit généralement de ne pas parler de sa condition, de peur d’être jugé. Il a d’ailleurs déjà vécu des situations blessantes. « Les gens me parlent parfois comme si j’avais 5 ans. Ils rient de moi quand je pleure ou ils me regardent comme si j’étais un vaurien. » Ce qui l’aide au contraire, ce sont les gens qui ne le jugent pas, qui lui parlent normalement et acceptent de travailler avec lui.
Son message est clair : « Même si j’ai un TSA, je ne suis pas idiot. J’entends souvent des gens utiliser le mot « autiste » comme une insulte. Ça me blesse. » Ce qu’il souhaite, c’est que les gens prennent le temps de comprendre la réalité des personnes qui ont une incapacité invisible. « Si les gens étaient plus inclusifs, ça m’aiderait à avoir moins peur du jugement, à mieux travailler en équipe et peut-être à me faire des amis. La réalité n’est pas la même pour tout le monde. Il ne faut pas juger avant de savoir. »
Les témoignages de Dany, Marilyn et Loïc illustrent parfaitement les défis et les forces qui accompagnent les incapacités invisibles. Chaque histoire invite à reconsidérer notre regard, à dépasser les apparences et à accueillir pleinement la diversité des expériences humaines. À l’occasion de la Semaine québécoise des personnes handicapées, rappelons-nous que la reconnaissance des différences commence par une écoute attentive et un esprit ouvert. En nous engageant collectivement à comprendre, soutenir et respecter chacune et chacun dans sa singularité, nous contribuons à bâtir une société véritablement inclusive où chaque personne peut trouver sa place et s’épanouir pleinement.
La 237e séance du conseil d’administration de l’Office a eu lieu le 29 avril dernier. Les membres ont discuté de plusieurs sujets dans une ambiance positive et constructive.
Entre autres, les membres ont adopté une charte créant le Comité de suivi de la mise en œuvre de la loi et de la politique À part entière. Plus précisément, cette charte met à jour le mandat du Comité de suivi de la mise en œuvre et de l’évaluation de l’efficacité de la politique À part entière, formé en 2009. Elle lui donne davantage de responsabilités pour mieux répondre aux besoins de suivis actuels et futurs. Le comité consultatif relève toujours du conseil d’administration et continue d’agir à titre d’expert.
De plus, un moment clé a été l’adoption d’un mémoire sur la prochaine politique nationale de soins et de soutien à domicile. Les discussions ont mis en lumière les défis et les opportunités liés à cette future politique, avec un consensus sur la nécessité de considérer la question du libre choix du lieu de vie des personnes handicapées.
Finalement, les candidatures pour le Prix Laurette-Champigny-Robillard ont été dévoilées. Les membres ont exprimé leur admiration pour les candidats et les candidates, reconnaissant leurs contributions exceptionnelles. Ce prix rend hommage à une personne handicapée dont les actions et le parcours sont exemplaires et inspirants. Les membres choisiront la personne lauréate dans les semaines à venir.
Une fois de plus, le conseil d’administration a abordé les sujets complexes avec rigueur et ouverture. Les membres ont collaboré pour rendre des décisions éclairées. Le conseil d’administration se réunira de nouveau le 3 juin prochain pour poursuivre ses travaux.
Notre série de portraits « L’Office en coulisses » vous permet de découvrir celles et ceux qui travaillent en coulisses afin de contribuer à accroître la participation sociale des personnes handicapées. Chaque article présente un gestionnaire de l’organisation, son équipe et ses actions. C’est aussi l’occasion d’aborder les projets d’envergure et leurs retombées sur l’atteinte des objectifs de notre plan stratégique. Ce mois-ci, pour terminer : Manon Roussel, directrice de la mise en œuvre de loi (DMOL) et son équipe.
Manon a intégré l’Office à l’automne 2023 en tant que directrice de la mise en œuvre de la loi. Sa carrière s’est construite autour de l’intervention clinique et de l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité. Rejoindre l’équipe de gestion de l’Office s’est donc imposé à elle comme une suite logique, mais surtout comme l’aboutissement d’un parcours profondément engagé et porteur de sens. En effet, ce que Manon apprécie le plus, c’est la possibilité de contribuer concrètement à la participation sociale des personnes handicapées et la satisfaction que ceci lui procure. « Je suis également fière de la primauté accordée à l’humain dans ce milieu de travail, que ce soit dans l’organisation du travail ou bien dans le processus d’embauche du personnel qui vient grossir nos rangs. », indique-t-elle.
Son équipe agit à titre de soutien-conseil auprès de nombreux partenaires gouvernementaux et municipaux. Elle se consacre notamment à des activités de veille, de vigie, d’analyse, de suivi, de recommandation et d’accompagnement en lien avec les dispositions à caractère inclusif de la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale. Elle est également pleinement investie dans la mise en œuvre du plan stratégique de l’Office. Son équipe contribue ainsi de façon tangible à la participation sociale des personnes handicapées, notamment en favorisant l’amélioration, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, des plans d’action annuels qui leur sont destinés.
Pour en savoir plus sur notre plan stratégique, vous pouvez consulter le site Web de Québec.ca.
Le gouvernement du Québec a adopté la Vision commune de l’action gouvernementale à l’égard des personnes handicapées 2025-2030. Il s’agit d’une vision ambitieuse qui mobilise l’ensemble des ministères, des organismes publics et de leurs partenaires autour d’un objectif partagé : réduire les obstacles persistants à la participation sociale des personnes handicapées, de leur famille et de leurs proches. Celle-ci guidera leurs actions au cours des cinq prochaines années.
En cohérence avec la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale (Loi) et la politique À part entière, la vision commune répond aux enjeux actuels tout en offrant une orientation claire pour l’avenir.
La vision a pour objectifs :
La vision repose sur trois grands axes :
Ces axes visent à structurer les efforts, à favoriser une plus grande cohérence des interventions et à soutenir des avancées durables au bénéfice des personnes handicapées.
L’Office jouera un rôle central dans la coordination de cette démarche et assurera un suivi rigoureux, notamment par l’analyse des plans d’action annuels à l’égard des personnes handicapées des organisations concernées. Ces plans indiqueront, entre autres, les mesures mises en œuvre dans le cadre de la vision commune. L’Office produira également un rapport annuel sur l’état d’avancement des travaux destiné au ministre responsable de la Loi.
Consultez la vision commune dès maintenant!
La vision de l’action gouvernementale à l’égard des personnes handicapées peut être consultée dès maintenant.
Notre cyberbulletin Express-O tirera sa révérence à l’automne prochain, avec un dernier numéro à paraître en septembre. Cependant, dès octobre, il sera remplacé par notre toute nouvelle infolettre : Québec sans obstacles.
Cette infolettre vous informera sur les travaux et activités de l’Office. Vous aurez ainsi régulièrement accès à du contenu personnalisé, pertinent et concis. Vous bénéficierez d’un accès privilégié à des informations utiles, des ressources adaptées et des mises à jour en primeur.
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